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Menomena - The Insulation (EP)

vendredi 3 mai 2024, par marc


On ne va pas se lancer dans une thèse sur la musique indé du Pacific Northwest pour trois nouveaux titres, mais il est bon de rappeler que la formation de Portland a beaucoup mieux que d’autres encapsulé le son d’une époque, cristallisé l’excitation d’un moment qui a irradié jusqu’en Europe. Sur place, c’étaient des héros locaux, un point de ralliement inévitable. On a tous cherché un là-bas exemplaire d’I Am The Fun Blame Monster, vous savez, celle avec l’origami.

Et puis il y a eu le départ de Brent Knopf, parti fonder Ramona Falls puisEl Vy, les albums toujours bons des deux autres, et puis plus de nouvelles depuis douze ans. Et puis il y a cet EP qui déboule comme une vieille connaissance croisée au détour d’une rue et qui voit le retour de Brent Knopf sur ce nouveau matériel. Enfin, nouveau, il faut le dire un peu vite, deux de ces morceaux ont été publiés comme face B à l’époque de Mines. Mais ce n’est pas l’essentiel, c’est une petite capsule qui ne se refuse pas.

Les morceaux donc... Ils sont bons. Toujours cette urgence qui couve sous la luxuriance pop, ces couches, ces ruptures, cette batterie qui martèle discrètement mais qui remplit l’espace sonores, ces incursions de cuivres.

Est-ce que cette façon plaira à l’heure de l’hyperpop ? On n’en sait rien, on s’en fiche un peu, la nostalgie n’est pas un truc de jeunes et on ne l’est plus. Menomena revient, on ne sait pas si ce retour est pérenne mais comme à l’époque, on se concentre sur le présent et on écoute cet EP en boucle, il le mérite bien.

    Article Ecrit par marc

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