lundi 13 mai 2024, par
Peut-on survivre à la hype ? Si on en croit la longévité de Vampire Weekend, la réponse est indéniablement positive. Ayant été très tôt sur la balle, ça fait longtemps que le groupe de Brooklyn nous accompagne. Après deux premiers albums irrésistibles puis deux autresplus hétérogènes dans les intentions et le résultat, on les retrouve en très bonne forme. Sans doute qu’avec un peu de recul, cette évolution était nécessaire pour rester pertinent 16 ans après leurs débuts.
Et ça part fort dès le premier morceau. Le talent est bien là, il n’est jamais parti. On le retrouve dans la limpidité de Connect qui s’associe à des ruptures permanentes. Le rythme occasionnellement effréné du morceau comme les véloces cordes synthétiques d’Ice Cream Piano restent des marqueurs forts. Ils s’en défont parfois aussi avec des sons plus rudes sur Capricorn qui densifient un morceau qui présente moins d’allant à la base. Et puis Hop est simplement un excellent morceau pop.
Le traitement est de très haut niveau. Bon, tout n’est pas renversant, il ne faut pas se leurrer non plus. Est-ce un hasard si on écoute en même temps l’EP surprise du retour de Menomena ? Sans doute mais il est troublant d’établir des liens entre les deux. Les structures volatiles, éminemment pop mais complexes les renvoient dos-à-dos. Le traitement des New-Yorkais reste plus ensoleillé que celui de leurs comparses de l’Oregon.
Comme pour Calexico ou Beirut, l’écriture reste quand les gimmicks de départ sont moins présents. Ils ont eu forcément des moments plus difficiles mais cet album dissipe tous les doutes, Vampire Weekend vient de sortir un des bons albums pop indé de l’année.
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