mercredi 3 juillet 2024, par
Il y a quelque chose de frappant à voir des formations planter de très bons albums des décennies après leur pic de popularité. Six ans après I’ll Be Your Girl, celui-ci n’élude aucune des composantes de The Decemberists alors que par le passé ils semblaient privilégier une de leurs inclinations par album.
On commence par un côté pop immédiat au très haut contenu mélodique. On a ça sur le limpide Burial Ground. Et puis leur amour des histoires et des références geek littéraires. Ils ajoutent même un petit côté Calexico vraiment plaisant pour Oh No !
Leurs tendances progressives ont pu aussi bien conférer à The Crane Wife un statut de classique ou s’embourber dans le pompier de The Hasards of Love. Ici, le morceau final Joan In The Garden fait plus de 19 minutes et commence comme un morceau habituel dans le cadre de cet album. Et puis forcément, ça part dans les bois, avec une vraie intensité qui pourra ravir les patients. Ça retombe forcément en mode presque bruitiste avant une résurgence inévitable, parce qu’on n’a que le bien qu’on se donne. Ce n’est pas complaisant, c’est d’une puissance indéniable et clôture en beauté cet album.
Le reste constitue une belle collection de balades hantées comme il faut, denses et digestes à la fois (Don’t Go To The Woods). Avec la présence de la mort, souvent figurée (The Reaper), parfois fantomatique (Long White Veil), parfois plus incarnée (The Black Maria). Des histoires invraisemblables mais servies avec un cœur gros comme ça. Ce sont un peu les Gabriel Garcia Marquez du folk. Mais ce n’est pas le seul sujet, il y a toujours de la critique ironique (America Made Me)
Ce neuvième album suinte l’envie, le voyage, l’aventure et qui d’une forme toujours resserrée. Evoluer reste compliqué mais il reste de la place dans nos oreilles pour The Decemberists. Ils se situent tellement hors du temps que leur style résiste à tout.
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