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Spencer Krug – 20202021 Solo Piano

vendredi 13 septembre 2024, par marc


Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de Sunset Rubdown n’est disponible que sur Bandcamp au moment de publier.

Reprendre ses propres morceaux est souvent un mouvement de côté, une envie de reprendre se réapproprier ses meilleurs moments. Avec succès parfois comme Florent Marchet cette année. Mais Spencer n’est pas un auteur comme les autres, il s’attaque à un seul album, qui était aussi le plus convaincant à être sorti sous son nom propre. Ces arrangements forcément plus sobres rendent finalement service à ces morceaux tortueux. Ils restent louvoyants mais sans l’acidité des arrangements, ils en deviennent plus doux, plus accessibles tout en gardant assez d’arôme. Sans doute que le processus de composition utilise le piano. Ce ne serait pas surprenant tant l’alchimie fonctionne.

L’éclairage sur le très dense Cut Your Eyeballs so I Can See le rend d’autant plus poignant. Le très étrange Born Grey est redécouvert ici, comme on découvre des mosaïques romanes sous un gros badigeon. Et le résultat s’éloigne moins des canons d’une chanson. D’une manière générale aussi, l’interprétation toujours d’une intensité folle suscite plus d’émotion que dans ses penchants plus arty.

Bref, on renoue avec des plaisirs qu’on s’était résignés à abandonner. En d’autres mots, ceci est l’album de Moonface qu’on n’osait plus espérer, le successeur de Julia With Blue Jeans On. D’une diversion il tire un de ses meilleurs albums parce qu’il reste un artiste unique.

    Article Ecrit par marc

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