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Lou K. - Obscurité

mercredi 27 novembre 2024, par marc


Le hasard fait qu’on a dans la pile plus de disques furieux que d’habitude. Ou alors c’est un contexte musical dont on ne perçoit que des bribes. Ce qu’on aime aussi, c’est qu’il y toujours sur ces albums ces moments ou la tension ne passe plus par une certaine violence. Et pour cet album qui voit Raphaële Germser et Audrey Dechèvre entourer Lou K (Lucie Lefauconnier), ça n’a pas raté non plus.

Pourtant, il elle est emballante cette fureur, ce punk inévitable quand on traite de sujets aussi viscéraux que Contrôle des Corps ou Pas Ta Femme. Ces deux morceaux mis en avant ne dévoilent cependant qu’une seule facette de Lou K. Parce qu’il y a autre chose et dès Sec le ton est plus tendu que nerveux. Sans doute que c’est un écho au Dry de PJ Harvey, figure tutélaire inévitable du genre.

On ralentit encore le tempo sur L’Obscurité, transformant cet album en un intéressant decrescendo. Cette déclamation sur fond un peu anxiogène donne une sacrée ambiance à cet album. Pour rester dans le landerneau belge, on pense à l’évolution de Baby Fire, passant de la fureur à une ampleur.

La furie revient mais de façon plus épisodique, sur Toute Seule ou Emma par exemple, mais elle est là pour surprendre, pour que le message percole au mieux. Ou alors c’est une grosse guitare lente et lourde qui déboule pour déboiter Si ça Fait Peur. Il n’y a pas que le bruit qui donne la force et Lou K joue très bien de toutes les façons d’être intense.

    Article Ecrit par marc

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