vendredi 29 novembre 2024, par
Ce qui a frappé d’emblée sur cet album des Parisiens de Crève-Cœur, c’est cette fin de Vertige Noir (on en parlait ici), cette poussée irrésistible dans la seconde partie du morceau, ce mélange de noise et de sons plus post-rock. Evidemment, on se doit d’en savoir plus dans cas cas-là. Et tant pis s’il faut passer outre le chant surexpressif. En fait, ce chant fait vite partie du charme au long des nombreuses écoutes.
Parce qu’il y en a eu des tas. L’occasion de réécouter le premier morceau donc, mais aussi de voir le plus sombre Courage reprendre d’emblée les choses en l’état, et sait qu’il doit réétablir la tension, ce qu’il fait patiemment. Si on n’a pas entendu de riffs vraiment metal, le son noise est très travaillé, gardant une ligne conductrice tout au long de cet album, établissant une tension réelle sur 120dB. On sait que les accalmies sur Faraday ne sont que des répits, des moments qui permettent de se lancer encore et encore à l’assaut de cet album revigorant.
On l’a déjà dit, on ne boudera jamais un petit album de post-rock dans ce contexte où ces sorties se raréfient (ou se perdent en chemin). Et seul le chant apporte une dissonance aux canons du genre chez le groupe de Cassino (Italie) mené par Sergio Todisco. Comme souvent dans ce style, on a l’impression qu’il est arrivé en fin de processus.
On préfère logiquement quand ça reste instrumental. Et même si on ne pourra pas invoquer une grosse originalité sur Old Tune, force est de constater qu’on aime ce post-rock classique et bien exécuté. C’est même un peu magnifique si vous voulez notre avis. Mais ils peuvent proposer une synthèse des deux sur le joli Love Spectre Dying qui certes propose du chant mais laisse une belle place à la guitare. Bref, un petit plaisir qui reste indispensable de temps à autres.
Fanfare Techno n’est même plus une étiquette qui surprend. On connaissait Meute et puis cet incroyable relecture house de Parquet, voici donc le second album des Lyonnais de LGMX. La techno est une matière musicale comme une autre. Qui peut donc d’envisager au piano comme l’avait prouvé Maxence Cyrin il y a déjà un petit temps, voici un traitement qui fait la part belle aux cuivres.
Et Gopnik Mazurka claque indéniablement. On se serait passé de la voix (comme souvent dans le genre) mais on se surprend à gigoter tout de même. Trancelation fait son petit effet, avec un son plus rond et puis Ratio est moins ‘sec’, laisse plus de place aux cuivres. Bref, ce n’est pas un procédé, il y a de vrais morceaux de musique consistants ici, et un sens de la fête assez irrésistible.