vendredi 16 mai 2025, par

Contrôler le narratif, voilà la préoccupation de toute personne publique pour le moment. Et le procédé choisi par le couple Butler/Chassagne, c’est de passer par une application sur laquelle des podcasts étaient disponibles. Appeler cette application ’Circle of Trust’ est évidemment de fort mauvais goût quand le spectre des accusations de ’comportements sexuels déplacés’ portées par des femmes à l’encontre de Will plane toujours. Il n’y a pas eu de reconnaissance ni d’excuses et tout indique qu’aucune leçon n’en a été tirée ni dans les interviews ni dans les paroles (je vous renvoie à cet éclairant article (qui paradoxalement leur a valu avec la plage titulaire leur seul tube véritable) mais ne semble pas non plus à la hauteur de son prédécesseur-> qui a laissé un excellent souvenir et qu’on écoute encore volontiers.
La volonté manifeste est de revenir à une écriture plus ’indé sensible’. La plage titulaire n’est pas inoubliable mais les fans du rock indé canadien d’il y a 20 ans (soit ce qui constitue la plus ancienne fanbase) trouveront leurs marques. Il va de soi qu’on se compte là-dedans. Year of The Snake avait plu aussi, couplé à Cars and Cigarettes (absent ici) qui était la mise en forme d’une maquette d’avant le premier EP. Quand une série fait des flash-backs de saisons précédentes, ce n’est jamais un bon signe. Pareil ici.
Cette veine se retrouve sur le final Stuck In My Head qui reprend les mêmes bases, une simplicité biblique et une intensité sensée faire le reste. On salue évidemment l’intention et un peu le résultat (un genre de maquette de Rebellion (lies)) même si on sent très bien que la volonté sous-jacente est de livrer le dernier morceau du concert, celui juste avant les rappels des classiques. Ou alors le tout premier, on verra. Mais ces meilleurs moments ne sont que des bouées auxquelles on se raccroche, pas de futurs classiques.
Mais le retour aux sources n’est cependant pas complet. Parce que comme on l’a signalé la dimension épique n’est plus vraiment mise en avant, sans doute parce qu’elle nécessite une envie qu’on ne sent pas ici. Ride or Die s’inscrit dans la même lignée d’indie à l’ancienne mais manque aussi de relief. Ils regardent aussi ailleurs, continuant une veine plus discoïde qui fonctionnait pas mal sur WE, qui cependant peine à vraiment convaincre. Il manque un peu de gniaque à Circle of Trust ou Alien Nation qui semble étrangement faire revivre la vague Big Beat dont on avait oublié l’existence. Ils gavent aussi I Love Her Shadow de beats et ça sent le passage en force mais bon, Wake Up c’est ça aussi. Et ça fonctionne, on doit le reconnaitre, le beat tristoune étant notre truc, indéniablement. Ils ont déjà repris New Order, c’est assez cohérent donc.
Il y a quelques bons morceaux mais pas les tueries qu’on est venus chercher. On parle d’un groupe qui a signé quelques-uns des albums les plus marquants de leur décennies (leurs trois premiers, le précédent aussi) et sont des inamovibles de nos playlists et aucun extrait de ce contingent ne va rejoindre ses aînés. Et la présence de Daniel Lanois aux manettes n’y changera rien.
On peut reconnaitre une qualité à Arcade Fire c’est de ne jamais faire deux fois le même album. Et puis si le but ce ceci est sans doute d’avoir une bonne raison de partir en tournée tout en niant un scandale. Musicalement, s’il est moins tenu et flamboyant que WE, il n’en est pas déshonorant non plus. Vous pouvez nous considérer comme parcimonieusement déçus.
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