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The Divine Comedy – Rainy Sunday Afternoon

mercredi 8 octobre 2025, par marc


Découverts la même faste année 1994, Pulp et The Divine Comedy constituent toujours des repères 31 ans (ouch...) après. Le hasard veut qu’ils nous reviennent tous deux en 2025, dans une bonne forme qui semble imperméable au passage du temps.

Le côté résolument hors du temps, hors de ce temps plutôt, facilite sans doute la prise d’âge de la musique de Neil Hannon. Le talent faisant le reste. Après le plus atypique Office Politics et le succès de la musique du film Wonka, il a en effet pu prendre le chemin des mythiques studios Abbey Road pour un album qui colle visiblement au plus près de ses envies et de ses aspirations.

Ces aspirations passent bien évidemment par de très beaux arrangements de cordes. Le travail de son collaborateur de toujours Andrew Skeet est encore une fois délicieux et ces cordes sont plus que des enluminures, c’est le tissu même d’un morceau comme The Last Time I Saw The Old Man. Le sujet est la disparition du père de Neil et méritait ce traitement.

On n’avait pas cerné tout le potentiel d’Achilles, morceau lancé en éclaireur qui prend de la profondeur au fil des écoutes. On se rappelle à quel point c’est un mélodiste de haut rang sur The Heart Is a Lonely Hunter. C’est un des meilleurs morceaux de cet amlbum et un de ses meilleurs tout court. Peut-être parce que c’est limpide et riche et sans chœurs. Une pop à guitares rêveuse. Oui, il sait faire ça, tout comme le piano solo de Can’t Let Go.

C’est une guitare acoustique qui domine The Man Who Turned Into a Chair. Et puis, paf, les chœurs déboulent presque inéluctablement alors qu’on en aurait fait l’économie. Evidemment sa propension à se tenir toujours à la lisière du musical est une réticence potentielle avec laquelle on a appris à composer au cours de 30 ans de fréquentation. On est carrément du côté lounge de la force sur Mar-a-Lago by The Sea pour livrer une chanson au vitriol sur son habitant le plus connu (mais siii).

Comme toujours donc, on va tracer une ligne au-delà de laquelle le plaisir diminue un peu. On est laissés sur le côté par All The Pretty Lights alors que l’émotion point au détour d’I Want You. C’est peut-être l’inverse pour vous, chacun décide et le solde est très positif ici. Surtout que sa voix n’a jamais été aussi caressante. On ne boude pas son plaisir non plus sur la petite dose de morceaux live offerts en bonus. De quoi définitivement sceller les retrouvailles avec un artiste qui nous est resté cher au cours de trois décennies.

    Article Ecrit par marc

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2 Messages

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