jeudi 24 août 2006, par
Ce sont eux les coupables. Coupables d’avoir fait resurgir un rock qu’on croyait cantonné à la nostalgie. C’est à cause d’eux (pointons aussi The Libertines et The White stripes) que des armées de groupes en ’The’ se sont multipliés comme les champignons après la pluie.
Petites frappes intellectuelles (avec plein de références francophiles dedans - sooo chic) parfaitement coiffées et fringuées, ils ont remis une certaine mode (converse, jeans serrants) au goût du jour ainsi qu’une certaine idée de la musique, énergique sans être bruyante, avec plein de références New-Yorkaises dedans. Tout un pan de la musique récente, de The Rapture aux Libertines, s’y est engouffré.
Tout en usant de références plus qu’évidentes (Television notamment), ils surent créer en une seule fois, avec la collection de singles potentiels du premier album Is This It ? un son particulier et reconnaissable entre tous. On identifie facilement un morceau des Strokes même si on ne l’a jamais entendu. Qui pourrait en effet douter du nom sur la pochette après 25" de You only live once qui assure l’ouverture ?
Après un premier album unanimement salué et un second opus suscitant des réactions plus mitigées, le troisième et fort attendu album nous arrive.
Le premier sentiment, c’est que ce n’est finalement pas renversant d’originalité pour ceux qui connaissent les deux premières plaques. En effet, certains morceaux n’accrochent pas vraiment l’oreille (15 minutes, Killing lies, Fear of sleep), faute de n’avoir plus la facilité d’antan. Mais il est vrai que ce rock festif se retrouve avec bien plus de concurrence dans nos platines qu’à l’époque. On a donc un peu de déchet mais rien de vraiment rédhibitoire cependant puisque les Strokes semblent incapables de complètement passer à côté d’un morceau.
Par contre, ils ont parfois du mal à les réussir complètement. Ils comportent presque tous un riff de guitare remarquable (On The Other Side), un moment de pure intensité, un solo efficace (VVision of division). Et puis le morceau s’éternise (plus de 3 minutes c’est beaucoup dans ce style), ou le chant devient monotone (une de leur caractéristiques, si pas une composante de leur charme). Cependant, la voix de John Casablancas se met plus souvent dans le rouge (Vision of division, le refrain presque nirvanesque du très nineties Juicebox) ou est plus inspiré (Heart in a cage).
Il y a aussi des tentatives de faire différent : Ask me anything par exemple n’a pas de guitare. Verdict ? Un morceau répétitif avec des claviers trop faibles pour soutenir le tout. Le dénuement n’est pas leur rayon, du fait de compositions ayant besoin de rythme pour s’imposer.
Mais qu’on se rassure, l’album comporte d’authentiques réussites, le groupe prouvant son potentiel à ne pas faire que ’du Strokes’. C’est en ralentissant parfois le tempo (le début est faussement quelconque), en le faisant varier, en offrant de beaux moments d’apaisement et d’intensité qu’ils parviennent à faire décoller les morceaux (Ize of the world) et par là même l’album. C’est le meilleur morceau, le plus intense et réussi. Comme du Muse qui aurait enlevé son costume de première communion. Vraiment addictif (je veux dire que je l’ai écoute plus de vingt fois avant d’écrire cette critique), ce qui est le but de ce genre de musique qui doit plaire facilement et ne pas lasser.
L’ambiance générale de Heart in a cage aussi est très bonne. Bon riff fort aigü après le refrain, mélodie entêtante. Un bon titre vraiment avec de l’ampleur. C’est aussi le rythme plus conventionnel (qui m’évoque, allez savoir pourquoi, certains Smashing Pumpkins ou Billy Corgan) de Electricityscape qui change un brin. Au rayon des satisfactions, évoquons la voix qui s’abandonne plus à la langueur, ramenant à ce bon vieux Shane Mac Gowan des Pogues (le début d’Evening sun et son joli et efficace crescendo). Razorblade ferait également un fort honorable single ensoleillé.
Au final, on se retrouve avec un album inégal qui comporte quelques perles d’efficacité typiquement Strokes ainsi que quelques morceaux plus complexes qui définissent peut-être le futur du groupe. Une sympathique confirmation donc malgré des scories. (M.)
Le substrat musical sur lequel a poussé ce cinquième album de They Call Me Rico, projet de Frédéric Pellerin du groupe Madcaps, c’est l’americana et le blues. Et on le sent, souvent. Certains morceaux en sont encore baignés (This Old Dog, Don’t Let You Go Down). Wheel of Love est plus proche de ce canon rock et dans l’ensemble, c’est un fort plaisant rappel de la base de tout ceci.
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