vendredi 25 août 2006, par
Je ne suis pas exactement un connaisseur dans ce courant qu’on appelle post-rock. Juste certains albums de Tortoise il y a quelques années, puis Explosions in the sky suivant les conseils de quelqu’un d’inspiré. En effet, The moon is down est un morceau qui m’accompagne quasi quotidiennement. Pour revenir au cas Mogwai qui nous occupe, je n’en connaissais qu’une Peel Sessions (les légendaires concerts de la BBC). Tout ceci pour ne pas frustrer les connaisseurs et par avance me dédouaner de la naïveté de mon approche.
Ne pas se laisser impressionner par la première écoute. C’est une règle. Sauf que dans ce cas-ci, les deux premiers morceaux ne sont pas encore finis qu’on se dit qu’on va les réécouter tout de suite. C’est comme ça, viscéral, pulsionnel. La musique post-rock, instrumentale souvent et introspective, n’a pas le choix. C’est énerver (Guapo souvent), s’installer comme de l’insipide musique de fond ou enthousiasmer. En effet, quand il n’y a pas de voix et qu’on sort de la construction classique couplet-refrain-pont ad lib, il faut d’autres armes pour capter l’attention. Les montées subites ou progressives, les ruptures, c’est parmi ces ingrédients que la réussite est à chercher. Certes, tout n’est pas instrumental comme Travel is dangerous ou Acid food et leur chant sous-mixé.
La montée du piano dans le Auto rock d’ouverture est certes un rien prévisible, mais on se laisse emporter de bonne grâce tant l’efficacité est présente. On se rêve à réaliser des films ayant pour base cette musique-là. De même, Glasgow mega-snake est redoutable dès les premières mesures. Un type de noisy-rock maîtrisé. Du pompeux pas pesant mais prenant. Ils n’hésitent d’ailleurs pas à faire vrombir leurs guitares de temps à autres (sur le brouillardeux Travel is dangerous ou Folk death 95).
Les morceaux plus recueillis (Team handed) doivent être considérés comme des pauses, la cohérence et la variété des ambiances constituant un des atouts de cette musique. Un peu comme une musique de film affranchie des contraintes d’un scénario. Les morceaux se mettent en évidence les uns les autres. C’est ce parfait agencement qui a valu à Mogwai d’être un des groupes les plus influents de ces dernières années. On ne compte plus en effet les groupes s’en revendiquant.
Mais les morceaux tiennent tout seuls comme Friend of the night qui comporte son propre rythme intérieur, ses propres cassures, ses propres moments forts. Un microcosme de ce genre de musique en 5’30". De même, les montées de Emergency trap sont vraiment convaincantes. Ils prennent congé de nous par l’apaisé I choose Horses. Le voyage est fini.
Ma tâche agréable maintenant va être de remonter la discographie de ces Ecossais.
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