samedi 26 août 2006, par
Quand on m’a annoncé une chanteuse rigolote, je me suis méfié. D’autant plus quand les premières paroles m’ont paru mièvres avec un accent québécois à couper à la tronçonneuse. Les faux sourires entendus pour Linda Lemay ne sont vraiment pas ma tasse de thé. Alors on écoute plus par politesse que par curiosité. Et on a raison. Puisqu’en fait, on s’est fait berner, elle est marseillaise. Alors, on pousse un soupir de soulagement et on rit pour la première fois. On rira encore bien souvent. C’était lors d’une des fameuses Black sessions de Bernard Lenoir sur France Inter (si vous voulez savoir ce qui s’écoute ou va s’écouter, c’est une source fiable et absolument indispensable, où se sont bousculés tout ceux qu’on a appréciés ici). Il fallait dès lors se procurer le premier album, intitulé The cheap show. Qui est à peu près identique puisqu’il s’agit d’une captation toute seule face à un public. Public qui d’ailleurs, s’il est un peu médusé aussi au début, se rallie à sa cause bien vite.
Pourquoi ? Parce qu’au delà de la gaudriole et d’un humour vraiment ravageur et naturel, il y a un véritable talent d’interprétation. La voix assure sans aucun problème, supporte tous les styles employés. Et ce qui fait le petit plus et lui permet de se produire seule, c’est l’astuce technique du jam-man, lui permettant de s’enregistrer en direct, du superposer les couches de musique et de voix et s’amuser par-dessus. Ce qui lui permet de faire un saisissant collectif de rap toute seule ou un orchestre celtique (sisi...).
Des chansons comme Mon Coeur, Mon Amour, Le rap collectif, B-B Baise-moi ou Christina devraient l’aider à asseoir la réputation de cette Anaïs. Si certaines n’ont pas une originalité renversante, le procédé qui remplit bien toutes ces compositions marche à tous les coups.
Bon, je ne vais pas vous détailler par le menu tout ce qui s’y trouve, vous aurez le plaisir de le découvrir vous-mêmes.
Les femmes qui se lancent dans la chanson sont souvent des personnalités. On avait découvert Jeanne Cherhal l’an passé et Anaïs est notre nouvelle copine.
La gaudriole ne suffit pas toujours. Ca suffit même rarement pour faire de bons morceaux (il faudra le dire à Jean-Luc Fonck). Donc, il y a ce petit plus qui plait déjà tant. Car, partie d’un enregistrement plutôt bon marché, elle s’apprête à remplir l’Olympia.
Voilà, un bon moment en perspective pour vous. De rien, c’est cadeau, c’est bonheur... (M.)
Normalement, on se concentre exclusivement sur l’aspect musical des choses. Même les musiques de film, série ou danse sont vues pas le simple prisme auditif. On va faire une exception ici parce qu’on l’a lu, Mes Battements d’Albin de la Simone. Et on a bien fait tant c’est un bonheur de sincérité et d’humour. Ce sont des anecdotes, un peu, des histoires courtes, des instantanés écrits et (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Même si un peu de documentation est souvent fournie, c’est souvent au moment de boucler un article qu’on vérifie des faits, qu’on collecte des informations. Bref, alors que je m’apprêtais à dire que la voix du chanteur de iAROSS me faisait furieusement penser à celle de Colin Vincent entendu chez Volin et Muet, il se fait que c’est lui aussi qu’il a été guitariste de cette formation. Mais (…)
Rien n’est plus plaisant que de constater l’évolution des artistes. On avait déjà rencontré l’univers particulier de Sophie Djebel Rose, apprivoisé son ton particulier, on apprécie d’autant plus la façon dont elle élargit elle-même son univers. Moins folk, plus franchement gothique, ce second album la rapproche d’artistes comme Anna von Hausswolff dont elle ne partage pourtant pas la rage (…)