lundi 28 août 2006, par
Voici ma revendication : « Remboursez Essex Green par la sécurité sociale ». A force de les citer avec parcimonie dans des critiques, je suis content d’avoir un album d’eux tout neuf à critiquer. Car ce groupe souffre d’un relatif manque de diffusion dans nos contrées et, vu le talent et la facilité d’accès, c’est fort dommage. Car ne pas sombrer dans le nunuche pour le style pratiqué est déjà une performance en soi. Ne vous attendez pas à être bouleversés, à sortir lessivés par l’intensité (comme après un Explosions in the Sky ou un concert d’Arcade Fire, Sophia ou The National) mais à avoir un sourire persistant. D’où la revendication qui sert d’intrigante note préliminaire.
Dans la famille des admirateurs des années ’60, je présente un des meilleurs élèves. Plus facile qu’un Belle and Sebastian par la moindre préciosité et les voix moins plaintives. Ce qui frappe d’emblée, c’est la déconcertante facilité mélodique qui séduit dès les premières secondes des morceaux (Rue de Lis est joli tout plein) ou attendent un refrain imparable (Don’t Know Why You Stay).
Deux guitares et une basse suffisent donc pour asseoir un morceau (Rabbit rehaussé de violon) qui repose sur une fort belle mélodie. L’intrusion des choeurs me ramène chez Leonard Cohen. Rien que ça, mais en moins élégiaque et plus léger. La veine purement acoustique est souvent privilégiée (Sin City ou le tout gentil Slope Song de clôture) mais plus de flûte occasionnelle comme c’était le cas avant. De plus on ose même parfois une intrusion d’un peu d’électricité guitaristique (Cardinal Points).
Quelles réserves trouver pour avoir l’excuse de l’objectivité ? Disons simplement que cette musique est la plus pure illustration d’une pop légère sixties. Donc seules les personnes hermétiques à ce style trouveront à redire. Ainsi que celles qui trouveront certains titres un rien anodins. En effet, ils ne produisent jamais de morceaux bâclés ou insauvables, mais comme sur les albums précédents, certains titres s’imposent nettement.
Parce que parfois, vous aussi vous aurez envie d’une musique pour accompagner les beaux jours qui reviennent en même temps que les classiques cyclistes, voici un album d’un groupe franchement sous-estimé. (M.)
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Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
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