Accueil > Critiques > 2006

Le Fils De Jack : Tout Le Monde Est Fatigué

mardi 29 août 2006, par marc


Il faut peu de choses pour mettre un critique en joie. L’envoi d’un album de la part d’un groupe par exemple est un motif de satisfaction. Même si la chanson française est un peu le parent pauvre de ce site, on va s’attarder sur ce jeune groupe français.

Lancé par des premières parties de Mickey 3D notamment, Le Fils de Jack bourlingue en ce moment un peu partout dans l’hexagone. S’ils passent par notre plat pays, nous irons à leur rencontre. Tout d’abord, un groupe de Rock français qui ne sonne pas comme un groupe anglais ni comme Noir Désir, c’est suffisamment rare et intéressant pour être signalé.

Par contre, Mickey 3D reste une référence incontournable pour le côté rock de France. Mais si le registre musical est souvent fort proche (Les Bonnes Manières mènent à l’Ennui), il n’y a ni l’aspect ’le-monde-est-foutu-tout-est-atroce’ ni les inflexions vocales du droopy stéphanois et c’est pas dommage.

Pour la chanson française, la voix est une des composantes essentielles. Dans le cas qui nous occupe, elle est parfois affectée (Triste Romance), évoque aussi nettementBenjamin Biolay (frappant sur La Rage) ou encore paraît incongrue sur l’introduction de Je n’Irai Plus Au Bal puisque celle-ci ressemble nettement au Placebo du premier album éponyme.

C’est le balancement entre le premier et le second degré qui déconcerte aussi parfois d’un morceau à l’autre. De la rage rentrée digne de Miossec sur Trop Tard à l’ambiance barrée de Le Capitaine de Soirée (le Bob français ?) en passant par la comptine sortie du bestiaire de Dionysos, tout le spectre y passe, quitte à risquer de laisser dubitatif sur le morceau Les Filles Aux Ongles Carrés.

Difficile d’éviter les comparaisons, j’espère simplement qu’elles vous auront aidé à vous faire une idée et à vous encourager à ce frotter à cette descendance de Jack. Les figures tutélaires ne manquent pas et c’est souvent normal pour un premier album. L’avenir nous dira si l’émancipation est possible. Au vu de certaines particularités comme l’orgue qui est particulièrement bien employé sur la première partie de l’album et sachant qu’ils ont un talent d’interprétation certain, on attend la suite avec impatience. (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Nesles - Barocco

    On a toujours intérêt à guetter les collaborations de Dominique A. C’est ainsi qu’on avait repéré les Fitzcarraldo Sessions ou Valparaiso ou H-Burns. Il ne chante pas vraiment ici mais lit un bulletin météo de 1976 qui semble presque prophétique. Mais si on est venu pour lui, on est resté pour Nesles dont on découvre l’univers ici.
    L’entame de Beckett tend plus vers un krautrock indolent (…)

  • Chasseur – Nos Vies en Parallèle

    Le morcellement des plateformes d’écoute m’empêche d’avoir une vue complète des écoutes mais pour l’année 2024, Chasseur était très haut dans les rotations. C’est un signe comme un autre que l’album En Diagonale avait plu et résistait aux hautes rotations. Il en est de même ici vu qu’on peut le considérer comme plus percutant et constant.
    Cela dit, la formule reste la même, c’est toujours (…)

  • Jeanne Cherhal - Jeanne

    Jeanne Cherhal est une chanteuse moderne. Elle n’a en tous cas jamais reculé devant la dualité entre chansons d’amour et chansons sur la condition féminine, on ne décèle ici aucune déviation de sa trajectoire en la matière. Paradoxalement, c’est le conseil mal informé d’un exécutif de maison de disque qui lui a suggéré que ça pourrait être pas mal, pour elle, d’écrire des chansons féministes (…)

  • Nicolas Jules – Rock ’n Roll Marabout

    “Un disque de rock’n’roll en solo. Tout comme le chanteur sur la pochette n’est pas Chuck Berry, l’oiseau n’est pas un marabout mais un jabiru d’Amérique.”
    Même la lacunaire introduction est du Nicolas Jules pur jus, ça ne change pas. Ce qui change, et c’est une excellente nouvelle c’est que ses albums sont disponibles sur Bandcamp, qui reste une façon efficace de soutenir les artistes et (…)