dimanche 25 juin 2006, par
Si vous quittez un jour la musique à vendre, il faut que vous sachiez qu’il existe une musique qui ne peut que reposer vos oreilles. Comme je suis un gentil (si, si), je vous livre un secret : cet album de Sol Invictus est formidable. Souvenez-vous, lors de mes premières livraisons mensuelles, il a été question de Current 93. Je ne sais pas si j’ai signalé qu’il s’agissait plus d’un collectif, composé d’un ensemble de musiciens, artistes (pochettes soignées au delà du raisonnable) et d’un label (World serpent distribution). Touchant à tous les genres, du bruitisme expérimental à l’électro-body martiale, ils constituent une des expériences les plus passionnantes de ces dernières années. Le groupe de Steven Stappleton incarne sur cet opus un courant plus calme et introverti. La voix et la façon de chanter en dérouteront plus d’un (ce n’est pas exactement Helmut Lotti) mais c’est une initiation indispensable.
Minimaliste est peut-être un des termes qui conviennent le mieux. Mais comment peut-on faire des titres avec seulement une voix, une guitare acoustique et un violon en étant aussi éloigné de toute la mouvance folk ? C’est le genre de mystère qui rend la musique riche.
Ne passez pas à côté de ces mélodies pauvres, certes, mais tellement attachantes. Le violon est synthétique, certes, mais tellement émouvant. Le chanteur chante un peu à côté, certes, mais qui pourrait mieux faire ? C’est un peu plus dur à écouter que Madonna, certes, mais n’est-ce pas le but recherché ? A l’écoute, on se sent un peu dans un jardin anglais, certes, mais n’a-t-ton pas envie d’y aller ? (M.)