dimanche 26 novembre 2006, par
Barre énergétique
De même qu’on peut expliquer pourquoi on se lance dans une relation en fonction de celles qui ont précédé, on peut justifier l’achat d’un Cd en fonction de ce qu’on écoute d’autre. Si ce que j’ai vu en concert et écouté ces derniers temps était bon, il me manquait quand même une dose d’énergie gratuite, voire de violence salutaire. Ayant pris connaissance des Suédois de Love Is All grâce au podcast des Inrocks, je me suis procuré ma barre vitaminée.
Et j’y ai trouvé ce que j’attendais, une série de morceaux enlevés. Et aussi ce que je n’attendais pas, des petites pépites electro-pop catchy juste comme il faut.
Le genre pratiqué par Love Is All est donc à situer dans le rock pour dancefloors, celui que pratiqueraient les Yeah Yeah Yeahs ou Be Your Own Pet (Talk Talk Talk Talk Talk) s’ils faisaient du disco. La ressemblance des intonnations des chanteuses de ces deux groupes avec celle de Josephine Olauson est d’ailleurs assez frappante.
On trouve de la variété chez Love Is All, ce qui semble démentir le nom de l’album. On a le produit d’appel (single probable, vérifiez vos radios favorites) qu’est Busy Doing Nothing, un des morceaux à teneur énergétiques les plus importants de cette année. Dans un monde bien fait, ce devrait être un carton. Dansant en diable, rehaussé de cuivres, ce titre a tout pour vous faire bouger. C’est le morceau de résistance de l’album. Il est entouré de morceaux parfois très dansants aussi (Used Goods) mais c’est dans les titres plus pop et plus construits que la bonne surprise se trouve. Il y a en effet dans Make Out Fall Out Make Up des trouvailles et un refrain qui font dans la pop la plus classique. Ou qui plutôt le feraient s’il n’y avait cette pêche. On peut en dire de même de Turn The Radio Off. Ce rock contient d’authentiques refrains de stades alors qu’on ne lui demandait que d’être sudoripare.
Des morceaux qui pourraient rester de transition, sont un peu au-delà de ça grâce à la note de trompette (Felt Tip). On se laisse cependant glisser vers la fin de l’album avec l’inévitable chute d’attention qui survient après le plus consistant début et milieu d’album. C’est qu’il ne vous restera plus assez de calories à l’approche du pourtant gigotant Spinning & Scratching. Une fois une seule le tempo tombe un peu, le temps d’un qui montre une voix plus brute et pas toujours intelligible, comme celle de sa compatriote Katrin Dreijer (les indispensables The Knife). Ils prennent congé de nous sur un genre de boogie post-punk plus furieux qu’indispensable. Ils ont donc réussi à nous garder sur tout l’album. La compacité de ce dernier est parfois complèté d’un cd bonus de quatre titres plutôt anecdotiques, avec une reprise de Yoko Ono (Kiss Kiss Kiss) et une version lente de Felt Tip.
La production, léchée sans être lisse, ne provient pas de Paul Epwoth. Cet homme est le producteur des albums de Bloc Party, The Rakes, The Futureheads, Forward Russia ! ou White Rose Movement. Ces groupes, pour excellents qu’ils puissent être, on parfois un peu tendance à se ressembler dans la perfection du son vintage ’80. C’est donc d’autant plus frais ici.
Sans pour autant crier au génie impérissable, ceci est mon conseil consommation du moment si vous avez envie d’un album à contenu énergique important. Vous y trouverez ce que vous attendez et un peu plus même.
Une certaine distance vis-à-vis des artistes qui sont critiqués ici rend incongrue la proximité géographique. 1480 est un morceau ici mais aussi un code postal. Y a-t-il une école wallonne de la turbulence ? Si on se réfère à La Jungle et ceci, ce n’est pas impossible. Est-ce une coïncidence s’ils font tous deux partie du catalogue Rockerill ? Nous ne le pensons pas.
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