mercredi 7 février 2007, par

La curiosité est un chouette défaut
Encore une plongée sans filet dans la musique un peu différente. Un tout petit peu, même, mais cette différence se traduit par un plaisir bien concret. Menomena vient de Portland, comme The Decemberists ou The Shins. Cette ville a décidément une scène musicale plus qu’intéressante. Un peu novice dans la jungle de la musique américaine non formatée, j’ai laissé passer les deux premiers albums de Menomena. Désolé pour l’absence de points de repère.
Le côté multiple, fractionné, de leur musique peut trouver une explication dans leur façon de composer. En effet, ils utilisent un logiciel développé par leurs soins pour assembler les morceaux de titres qu’ils écrivent chacun. Le résultat est dès lors original, puisque les éléments n’ont pas a priori été crées ensemble. Mais reconnaissons que c’est un plus indéniable, puisque le tout n’apparaît jamais comme hétérogène, ni comme un collage ou un mash-up. Ils en profitent du coup pour insérer plus d’idées par morceau (jamais ils ne se limitent à un gimmick). La somme est évidemment plus complexe et moins linéaire qu’une composition collégiale plus classique. C’est n’est en tout cas pas à perdre de vue au moment d’appréhender cette musique.
Il y a quelques grands morceaux, sans quoi ça manquerait de relief. Ma préférence va à My My, pour l’orgue et le contraste entre la douceur de la voix et la rythmique qu’on sent influencée par le Krautrock. Il y a évidemment des breaks à foison, mais le tout ne manque pas de liant. On retrouve les meilleurs moments de Mercury Rev. Cette comparaison traverse d’ailleurs tout l’album, mais est plus marquée sur un morceau comme Wet And Rusting qui est un des hauts faits de l’album. Pas de morceau anodin ou à skipper, c’est à signaler également. Le pôle opposé serait celui d’un Wolf Parade auquel on songe sur le plus violent The Pelican. Les voix peuvent donc occuper plusieurs registres, y compris celui de Damon Albarn (ou The Dears ?) sur Boyscount N. Je m’en voudrais de ne pas signaler que les intrusions de saxophone sont toutes réussies.
Cette façon de faire intransigeante peut sembler un rien trop riche. On ne perd cependant jamais le fil et il n’y a pas de chœurs comme dans Of Montreal. La batterie est toujours originale et variée, ce qui donne plusieurs morceaux en un, et au final l’impression d’avoir écouté plus de chansons différentes qu’il n’y en a effectivement. Mais ce qui de toute façon emporte l’adhésion, c’est la soif d’en découdre, l’énergie créative qu’on sent derrière cet album.
Parfois un peu trop intransigeante pour des oreilles plus habituées à la linéarité de la pop (sensation qui de toute façon s’estompe au fur et à mesure des écoutes), la musique de Menomena est d’une richesse qui n’est pas commune. Si la musique appelée indépendante vous intéresse, vous avez tout à gagner à vous confronter à eux, un des plus enthousiasmants exemples de réussite récente. Mais rassurez-vous, on se retrouve vite comme chez soi dans la musique de Menomena. Si les chemins de traverse de Mercury Rev, Soul Coughing ou autres Wolf Parade vous séduisent, il n’y a pas de raison de ne pas vous pencher sur Friend And Foe.
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