jeudi 23 août 2007, par
Une titntante éclaircie
Nous avons été peu hédonistes dans nos choix récents. Le rattrapage d’un petit album pas prétentieux et remuant arrive donc juste à point. 14 morceaux pour moins de 39 minutes, ça fait exactement (oui, j’ai calculé pour vous) 2’49’’ par titre. C’est une indication pas formidablement informative en soi mais qui peut nous laisser à penser que la forme sera compacte et anguleuse. A l’instar du premier album des Figureheads, on a droit à une impitoyable succession de petites vignettes remuantes. Les références sont les mêmes ici, servies par une plus grande accessibilité que les Têtes du futur.
Dans ce format, le spectre de Wire n’est jamais très loin (le bon Never Meant To Hurt You). Ce sont les petits riffs réussis qui font que tous les morceaux fonctionnent. Des soli brefs et incisifs peuvent éventuellement apporter leur pierre à l’édifice (Morden, In The City). Les Jam sont convoqués également (Sophia), le temps d’un morceau plus écrit. Et quand ils se font plus linéaires c’est aussi convaincant (Blue Eyes). Ils proposent aussi des moments peu plus denses par moments pour nous relancer dans l’écoute (In The City) en diminuant le tempo (pas de balade en vue cependant) ou en abordant un thème plus introspectif (Things To Make And Do). Des titres à sortir du lot ? Peu en fait, même si certains plans de guitare font plus facilement mouche (Small Town Girl, Ice Age) que d’autres. Dans le même ordre d’idées, il y a peu de choses à jeter.
A la différence de toute la mouvance Libertines et tous les groupes qui en ont résulté et s’en sont inspirés, ils ne recherchent pas la magie du bâclé qui rendait la paire Barât-Doherty si touchante et qui n’a jamais pu être reproduite (surtout pas par eux d’ailleurs). Ils se concentrent donc sur leurs qualités d’écriture resserrée.
Bien évidemment, rien de nouveau sous le soleil, deux guitares sont toujours de rigueur, une pour marteler et une pour tinter (ce qui nous vaut de fort digestes parties instrumentales), des chœurs en renfort sur les refrains. Mais ils s’essaient parfois à des combinaisons légèrement différentes (We Are Not The Same). On sent en tous cas une volonté de ne pas lasser l’auditeur. Ce n’est pas immédiatement suivi d’effets vu que l’uniformité de style reste marquée d’un bout à l’autre. Et la totalité d’une traite, franchement, je ne le conseillerais pas. C’est que 39 minutes pied au plancher ne sont jamais faciles à négocier. Il faut parfois céder à la facilité. Good Shoes est un groupe qui vous donne un bon conseil d’écoute puisque vous allez taper du pied avec ceci.
C’est la rareté qui rend un genre précieux. Sursaturée il y a quelques temps, la piste se dégage pour de nouveaux jeunes tenants d’un post-punk frais. On profite d’autant mieux de ce petit répit sautillant et bien exécuté. La mission de départ, nous faire remuer, est accomplie sans effort. C’est en tous cas ce que j’ai écouté de plus générateur de sourire ces derniers temps marqués par beaucoup de très bonnes choses un peu sombres.
Une certaine distance vis-à-vis des artistes qui sont critiqués ici rend incongrue la proximité géographique. 1480 est un morceau ici mais aussi un code postal. Y a-t-il une école wallonne de la turbulence ? Si on se réfère à La Jungle et ceci, ce n’est pas impossible. Est-ce une coïncidence s’ils font tous deux partie du catalogue Rockerill ? Nous ne le pensons pas.
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