mardi 8 août 2006, par
Peut-être ne devrais-je pas m’en vanter mais je ne connaissais rien de lui et je ne sais toujours rien de ce qu’il aurait pu faire d’autre. C’en est encore une plus grande et meilleure surprise. La chanson française à texte est un terrain spongieux. Certains de la nouvelle génération s’en sortent cependant on ne peut mieux, citons en vrac Miossec, Bénabar, Mendelson, M, Vincent Delerm et d’autres. Mais il faut éviter plusieurs écueils pour arriver à cette performance : ne pas entrer dans le consensualisme mou des membres de la tournée des Enfoirés (des gens qui ont eu du talent mais qui sont devenus des meubles, reste heureusement la bonne cause) ni dans une préciosité de bon aloi.
Cali donc, s’impose à nous. Oh, pas avec des effets hénaurmes. Ni avec un minimalisme dépressif à la mode. Non, mais une écoute ou deux suffisent à en faire un nouveau copain, un dont l’existence nous fait du bien (je pense à certains Dominique A). Poignant parfois sans être pathétique, avec cette arme redoutable contre tous les doutes de la vie : l’humour salvateur, de celui dont Saint—Exupéry nous a appris qu’il était l’ultime politesse du désespoir.
Si tout n’est pas convaincant, presque tout est attachant. C’est le dosage idéal. Si vous voulez de la fraîcheur dans votre langue maternelle ou d’emprunt (c’est vrai, on est sur Internet), voici une valeur sûre. Contre la morosité de la rupture, pensez à Tu T’en Vas, hymne à la liberté et aux victimes de garces. L’amour n’est pas parfait dans la vraie vie mais c’est un plaisir de voir des gens si bien en parler. (M.)