mercredi 26 mars 2008, par
Les groupes essentiels du Canada, épisode 548
S’il est un message que j’essaie de faire passer à travers cet articulet, c’est qu’il est plus qu’indispensable de découvrir A Slilver Mt Zion si pour vous la musique est quelque chose qui se joue et s’écoute avec les viscères et a pour but de vous mettre au bord de vous-mêmes. Godspeed You ! Black Emperor est sans doute le groupe le plus essentiel que j’ai découvert ces derniers temps. J’ai été à la fois émerveillé et un peu honteux d’avoir mis tant de temps à rencontrer cet univers (je m’attends à une r éaction du genre avec Sigur Ros). A vous de ne pas faire la même erreur que moi si nos goûts sont compatibles. Allez faire un tour ailleurs sur le site, vous le saurez vite. Certains ont vu dans l’apogée de cette formation le crépuscule d’un style (le post-rock), déforcé par l’incroyable ambition du collectif pour le moment en stand-by pour cause de… guerre en Irak. Constitué à la base comme un side-project de Godspeed et présent sur le même label Constellation (qui abrite aussi Do Make Say Think sur lequel je m’étais emballé), A Silver Mt Zion déborde largement du cadre du post-rock. On peut parler de rock tout court puisqu’il y a du chant et des guitares, mais la conjonction avec les violons et les structures sortent du cadre du one-two-three. De même, la priorité donnée à l’émotion les éloigne d’un rock progressif plus technique et cérébral (je caricature, je sais).
Disons un bref mot du nom complet du groupe, qui allonge à presque chaque album, la dernière version étant A Silver Mt Zion Memorial Orchestra And Tralala Band With Choirs, rien que ça… Après les morceaux cachés qui nous ont valu plusieurs procédés tous plus énervants les uns que les autres, il peut encore y avoir de l’innovation. La preuve en est faite avec ces douze morceaux de cinq ou six secondes qui servent d’introduction à cet album, par ailleurs composé de quatre titres qui durent chacun autour du quart d’heure. On sait s’amuser à Toronto. Le premier vrai morceau 1,000,000 Died To Make This Sound est un peu trop répétitif, même en leur chef, pour vraiment nous faire succomber. Dans la première partie du moins. Car il ne faut jamais penser avoir cerné un morceau avec eux. Le groupement de certains passages semble un peu artificiel. La continuité n’étant pas assurée, pourquoi ne pas purement et simplement scinder des morceaux ? Même s’il faut convenir que c’est en tant que tout que cet album prend tout son sens.
Disons-le tout net, leur évolution qui vient du purement instrumental et va vers le toujours plus de chant arrive à un moment crucial. Il y a toujours ces moments paroxystiques mais ils semblent plus enfermés dans des structures identiques. Les alternances de passages où la voix pas exactement caressante est livrée à elle-même et de maelströms sonores ne provoquent plus de surprises pour qui est familier de leurs albums. Mais on se laisse tout de même conquérir. C’est qu’ils ont un bel aplomb et que presque malgré nous on se surprend à pendre la mâchoire sur certains passages de Black Waters Blowed/Engines Broke Blues. Il faut néanmoins accepter de sortir des cinq premières minutes un peu brouillonnes.
BlindBlindBlind est un sommet de langueur poignante. C’est évidemment à l’inverse des voix de velours, mais si vous avez été déçu par le second Arcade Fire, c’est une séance qui va vous faire du bien par partout où ça va passer. Dans le genre hors-format, c’est en tout cas une de leurs grandes réalisations, du même calibre que leur incunable God Bless Our Dead Marines. Même a capella, leur beuglement de « Some hearts are true » vaut le déplacement. Un peu comme... bon, n’insistons pas…
Les morceaux sont donc classés (volontairement ?) par ordre croissant d’intérêt. C’est une interprétation subjective mais qui m’a frappé à chaque écoute. Rien que le fait que c’est impossible à passer en radio et est en contradiction avec le zapping ipoddesque rend cette musique attachante. Autant le dire tout de suite, s’il n’est pas question de perte de vitesse, ce n’est pas le meilleur album de la formation à géométrie variable, parce que les deux premiers vrais morceaux sont un peu en-deçà de leurs standards. Mais même en tournant un peu en rond, ils représentent toujours la face visible d’un style de musique à part, qui ravira les aficionados qui j’espère grandiront en nombre et laissera perplexes ceux pour qui l’émotion n’est pas une valeur musicale en soi
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. C’est via un album soyeux qu’on écoute encore beaucoup 20 ans après qu’on a fait connaissance du talent tellement attachant de Leslie Feist et on n’a jamais décroché parce qu’elle ne nous a jamais déçus non plus.
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