Accueil > Critiques > 2008

dEUS - Vantage Point

mercredi 23 avril 2008, par Paulo

je ne suis pas vieux


La sortie d’un album de dEUS consistue pour beaucoup un événement en soi, venant troubler la mare des sorties annuelles. Véritable pilier d’un son pur belge, directement issu des années 90 parmi un florilège de groupes que, pour la plupart, on peut regretter (Mad Dog Loose, Betty Goes Green, Moondog Jr,... ), la bande à Barman a su traverser les épreuves pour sortir cette année leur nouvel opus Vantage Point.

12ans depuis In a bar under the sea (c’est ma référence à moi), dEUS n’a cependant pas échappé à la course aux décibels, en comparant le volume de Little Arithmetics à celui de Slow, on voit que ce dernier est plus compressé, optimalisé. C’est un peu ça aussi qui a changé, le son plus proche n’en est pas moins fatiguant et au final on regrettera peut-être la profondeur de ce son 90s. Bon c’est pas Mika non plus, les beats sont pas derrière la tête, mais ça joue sur un certain effet de platitude de ce nouvel album et sur ce manque d’accroche.
Peut-être aurait-on voulu un son plus brut de fonderie illustré par l’explosion de ces dernières années du "rock" indépendant. Barman a des qualités évidentes pour la composition, j’espère que cette idée germera et qu’il ne finira pas en sortant des abums de quinquagénaire hyper produit et plein de fadeurs.

Cependant revenons à Vantage Point car il y a du bon tout de même.
Avez-vous reconnu le vocal féminin sur Slow ? Il s’agit de Karin Dreijer Andersson, mémorable voix sur le morceau What else Is There de Royksopp !! Ca ajoute une charme évident.
En plus de cela Slow a également des choeurs masculins très marqués qui font levé le poil, ça c’est bon !!

On découvre également un côté plus funk [When she comes done, Architect] et la tentative de Barman d’utiliser un nouveau style de voix, qui selon moi est fort proche du style de Damon Albarn. On notera aussi des similitudes avec les Red Hot Chili Peppers ou David Bowie par moment.

Vantage Point est un bon album avec de bons titres (une note particulière pour les singles Slow et Architect), peut-être la pierre angulaire d’une carrière, j’espère toutefois que le suite des productions Barman/dEUS se fera dans le sens du moderne et pas de la nostalgie.

    Article Ecrit par Paulo

Répondre à cet article

1 Message

  • Half Asleep – The Minute Hours

    C’est un chant doux et du piano qu’on entend sur le beau Mater qui lance cet album. Puis les choeurs évoquent plus le classique contemporain. Ce premier brillant morceau fait plus que planter le décor, il anticipe la diversité de ce qu’on entendra sur le sixième album de la musicienne Belge Valérie Leclerc.
    Si les références littérales sont rares, on peut néanmoins la situer dans un (…)

  • Alek et les Japonaises – Tranquille

    Qui se ressemble s’assemble. C’est peut-être ce poncif qui préside à la destinée du label Gnignignignigni. Comme Alek et les Japonaises était présent sur le formidable premier album de Peritelle (Salle Des Machines, terrible), voici un album complet sur le label bruxellois. Et ce n’est pas fini (on en reparle très bientôt).
    Une même maison de disques, certes, mais une certaine communion de (…)

  • Marble Sounds - Core Memory

    Marble Sounds figure sur la liste des groupes jamais pris en défaut et probablement sous-estimés depuis quinze ans maintenant. Ce sixième album (pour autant de critiques ici) confirme leur statut tout en proposant de nouvelles choses.
    On avait déjà remarqué que leurs albums d’une constance remarquable manquaient peut-être d’un single marquant. Il y a plusieurs candidats ici. Et dès le (…)

  • The Imaginary Suitcase – A Chaotic Routine (EP)

    Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)