mercredi 4 juin 2008, par
La bicyclette noire
Electro-rock, d’une manière générale, c’est la façon de conjuguer deux façons de produire une énergie basique et primaire, orientée dancefloor. C’est par définition une réserve à buzz divers et variés ainsi qu’à éphémères coups médiatiques. A cette échelle, Ladytron fait presque figure de vétéran avec ce quatrième album. Même si ici on sent que certains morceaux supporteraient un traitement plus rock mais que c’est l’adjonction de synthés qui rend certains morceaux (I’m Not Scared par exemple) aussi convaincants.
D’accord, les références eighties sont claires, mais il y a une certaine ampleur. On retrouve d’ailleurs quelques ingrédients du genre comme les voix féminines sous-mixées, les mélodies simples et très répétitives, la rythmique pas trop mise en avant, puisque même s’ils ont commencé leur carrière en pleine effervescence electroclash, ce n’est pas la sudation qui est la priorité de ce Velocifero. Au lieu de chercher la perfection sonore au bout de l’ennui comme les Depeche Mode récents, ou au contraire de ne pas entourer de trop faibles idées comme Miss Kittin cette année, Ladytron capitalise sur les plaisirs basiques de morceaux simples au son fouillé. Bien trop sombre pour être vraiment pop, le style pourra plaire, par exemple, à ceux qui ont aimé les deux précédents albums de Goldfrapp.
Ladytron n’est pas juste bloqué dans d’hypothétiques années ’80 fantasmées mais évolue avec son temps, ce qui veut dire qu’ils suivent d’une certaine manière la course aux armements sonores. Il n’y a qu’à voir l’épaisseur du son, la rondeur des basses, la superposition des couches très maitrisée pour s’en rendre compte. Il y a à la clé d’évidentes réussites (Runaway) quand l’intensité est poussée plus loin (Versus) ou quand la facilité mélodique rend un morceau plus attachant (l’electro-glam Ghosts), avec un refrain vraiment catchy qui fait toute la différence. Si on n’a pas ici d’héritier direct d’un International Baseline, plusieurs têtes de gondole potentielles sont identifiées.
Comme souvent, les groupes qui sont facilement reconnaissables peuvent donner des albums un peu uniformes, vu que la ‘patte’ est appliquée de façon un peu identique. C’est ce qui gênera le plaisir de l’écoute intégrale et comme beaucoup des meilleurs morceaux sont concentrés en début d’album, un décrochage est plus qu’envisageable. Les chants en Bulgare quant à eux semblent toujours aussi incongrus (Black Cat, Kletva), donnant une involontaire patte Eurovision à des lieues de la consistance de la musique qui l’entoure, même si les morceaux concernés ne sont pas les plus inoubliables de l’album, loin s’en faut même.
Velocifero ne marquera sans doute pas une date, peut-être même pas pour Ladytron dont le son s’étoffe pour une recette qui fonctionne presque toujours mais qui est appliquée trop systématiquement pour que l’écoute intégrale soit gratifiante. Mais comme presque rien n’est faiblard et qu’ils peuvent le temps de quelques morceaux faire grimper l’intensité, on en déduira que leur trajectoire garde sa pertinence.
Notre hobby consiste à tenter de comprendre. Parfois. Souvent aussi, il consiste à se laisser emporter et à encourager à le faire. Humus n’est pas un label d’easy-listening, on le savait déjà. La découverte du décapant single Knock Down l’a encore confirmé. Rentre-dedans comme il faut, il plante le décor et on s’attend à un déferlement de haute énergie. Mais en poussant plus loin l’écoute de (…)
Yann Tiersen est un artiste qu’on croit connaitre depuis longtemps, mais qu’on a aussi appris à redécouvrir régulièrement depuis un peu plus d’un quart de siècle. De la valse aux confins du post-rock en passant par l’électronique analogique et le piano solo, il a beaucoup essayé avec un bonheur certain. Cet album-ci n’explore pas une nouvelle piste, mais deux. Vous pouvez même choisir l’ordre (…)
En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)
Que le projet de Vitalic et Rebeka Warrior s’inscrive dans la durée, ce n’était pas nécessairement écrit dans les étoiles après un premier album remarqué. Il reposait sur sur quelques axiomes comme l’emploi fréquent d’un allemand de cuisine qui laissait à penser que c’était un projet né d’une envie particulière. Et non, les revoici avec sous le bras un second opus plus consistant. Avec une (…)
On ne s’attaque pas à un album de Swans à la légère, on le sait. D’ailleurs, leur album précédent qui semblait plus accueillant de prime abord le rendait aussi moins intéressant.Ils semblent avoir changé d’avis et reviennent donc à une ampleur impressionnante, estimant sans doute qu’un goût de trop est préférable à un goût de trop peu.
Aucune chance de ‘trop peu’ avec le format d’abord, 7 (…)
Rien n’est plus plaisant que de constater l’évolution des artistes. On avait déjà rencontré l’univers particulier de Sophie Djebel Rose, apprivoisé son ton particulier, on apprécie d’autant plus la façon dont elle élargit elle-même son univers. Moins folk, plus franchement gothique, ce second album la rapproche d’artistes comme Anna von Hausswolff dont elle ne partage pourtant pas la rage (…)
Ce qui est étonnant avec les retours, c’est qu’on ne sait jamais combien de temps ils vont durer. Groupe actif dans les années ’80, ils étaient revenus il y a deux ans le temps d’un Echoing Reverie qui montrait un savoir-faire et une versatilité qui n’était pas à la portée du premier débutant. Ils sont donc de nouveau là pour de bon et on peut dire que les qualités perçues alors ne se sont pas (…)
Non, nous n’avons pas eu une révélation metal récemment. Mais un nouveau fournisseur (Bitume Productions) en met sur notre chemin alors on s’informe, on s’éduque et on relate. Parce qu’il y a des découvertes à faire dans le genre. Par exemple avec le troisième album de cette formation hongroise.
Si on distingue quelques passages obligés comme une double pédale sans doute mais en sourdine, la (…)