lundi 4 août 2008, par
Un pas de côté pour mieux voir
Broken Social Scene poursuit ses présentations. Après Kevin Dew, c’est l’autre membre fondateur Brendan Canning qui nous est proposé. Vu la qualité et le nombre des collaborateurs (19 répertoriés au long de la discographie) du collectif canadien, il y a encore de nombreux grands moments en perspective.
Je n’avais pas compris Broken Social Scene. Accroché à un Arcade Fire par exemple comme je l’étais à l’époque, j’y ai trop cherché ce qui ne s’y trouvait pas. Depuis, je me suis familiarisé avec leur étrange discographie, faite de morceaux un peu rock, un peu pop, mêlés dans un mur du son épais plutôt que sagement apposés dans le temps. C’est en effet la touffeur du son qui caractérise le collectif. On retrouve de ces éléments chez leurs copains de Metric, Stars ou Do Make Say Think mais tous ces groupes, différents par bien des aspects, dissocient le son du propos. Pour faire respectivement (en caricaturant un brin), de l’electro-pop, du pop-rock ou du post-rock jazzy. Pourquoi tant de références au groupe de base de Brendan Canning ? Parce que d’une certaine manière, en ajoutant un peu de légèreté et de nervosité à cet album, il permet de mieux comprendre BSS. Et, dans la foulée, de sortir un album qui me plait plus que les sorties collectives.
Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au dEUS récent sur Something for All of Us, Possible Grenade ou Hit The Wall. Cette même tension, cette même voix un peu effacée mais à la nervosité rentrée. Le dernier cité se permet même un abattage qui manque à beaucoup de Broken Social Scene et une folie qui a un peu quitté nos compatriotes. Ce sont les principaux hauts faits de cet album auxquels il faut bien associer la réussite d’un groove, ce qui ne semblait pas gagné, le funk copieux n’étant pas la qualité de base. On n’en applaudit que plus Love Is New.
Parfois plus abstrait (Snowballs and Icicles) et plus proche d’un psyché-folk ou weird-folk (les noms qu’on prête à ce qui est du folk de drogue en fait) qu’ils ont finalement précédé. La conjonction mid-tempo/voix floues est moins convaincante sur Antique Bull ou Been At it So Long. Je préfère l’énergie d’un Possible Grenade dont le chorus est imparable aux pauses instrumentales qui ne se justifient que dans le contexte de l’album.
Aussi varié qu’un album de BSS, ces exercices apparaissent plutôt comme des albums de BSS dont on aurait confié la direction à un des membres. On pourrait même inverser l’ordre du titre et parler de Brendan Canning presents Broken Social Scene. C’est de peu d’importance car ce bon album peut à la fois officier en tant qu’introduction ou complément indispensable à la discographie du vaisseau amiral d’Arts and Crafts.
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de (…)
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Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
Les carrières de Spencer Krug et Dan Boeckner n’en finissent plus de se croiser. Ainsi, après Wolf Parade (leur groupe commun), Handsome Furs, Divine Fits et Operators, le voici qui utilise également son nom pour la suite de sa carrière (solo). On a beau retrouver un univers musical très familier, ceci n’est pas exactement identique à ce qu’on lui connait déjà.
Il faut dire aussi que si (…)