mardi 2 septembre 2008, par
Statue de la liberté
Pourquoi se lancer dans une série d’écoutes d’un groupe à peu près inconnu qui a toutes les chances ne jamais mettre un orteil chez nous, qui pis est pour un album sorti il y a six mois et dans un genre qu’il m’est toujours aussi difficile d’aborder ? Voyez-y du masochisme si vous voulez, un désir brûlant d’informer ses contemporains aussi, mais il y a toujours une gratification au bout du chemin. Car si l’album est mauvais, il y a même des chances qu’il ne se fraye jamais un chemin jusqu’à ce site. Donc, vous avez deviné qu’il existe de bonnes choses sur ce Moonbeams, premier album d’un groupe de Seattle (eh oui) au nom encore une fois improbable. Enfin de groupe, il en est peu question vu que Scott Reitherman est presque seul aux commandes, seulement secondé par Casey Foubert pour le relever de boites à rythmes et autres glockenspiel.
Si l’aspect occasionnellement bricolo d’une musique vous séduit, vous aurez de quoi faire ici. La pop positive, pour faire mouche, doit apparaître presque malgré elle. Le single Lolita en est un bon exemple. On pense à ce moment-là à la désarmante simplicité de The Dodos, par les riffs de guitare et une attitude cool. Avec peu, un orgue en fond, une guitare acoustique et une batterie peu envahissante, Conquering Kids impose son charme grâce à une vraie mélodie et une absence de prétention à toute épreuve. Dans le genre, les maitres restent Beck (on y pense sur Take It or Leave It) ou Cake (dont ils ont déjà assuré la première partie).
Mais au-delà de cet aspect, leur complexité étant plutôt sous-jacente, affleurant sous des atours lisses (Young Sensualists). Et il y a fort heureusement des moments où le procédé se révèle plus que convaincant. Sur About To Walk par exemple ou on n’est pas loin de l’excellence d’un Notwist. Il manque cependant parfois la constance des modèles allemands, car le mélange d’une aspérité typiquement indie et d’aspirations pop légère ne fonctionne pas toujours (A Mutinous Dream et sa dernière minute instrumentale distincte). Mais ils compensent en réussissant l’incorporation de rythmes digitaux sur Yucatan Gold, en employant judicieusement les cuivres sur Groundswell ou le slow Moonbeams, et d’une manière générale en montrant une belle palette de possibilités et d’ambiances vu qu’on en arrive par moments à une version un peu lo-fi (traduisez pauvre en moyens) de punk-rock de base (This is How We Kiss).
La pop indie est sans conteste un domaine difficile à aborder. Car mêler une facilité apparente sans avoir recours à d’habituels artifices de production (gros son, beats en avant, orchestration binaire et clinquante) est tout sauf facile. J’ai donc aimé l’apparente facilité de ces morceaux qui ne parviennent cependant pas tous à imposer leur marque. Throw Me The Statue n’en reste pas moins un groupe à découvrir.
http://www.myspace.com/throwmethestatue
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