lundi 3 novembre 2008, par
, ,"On fait du punk avec mes synthés dans ma chambre mais pas trop fort car ma mère dort à côté"
Comme toujours, il convient de replacer les choses dans leur contexte ; Pour les trois rédacteurs que nous sommes, et malgré des inclinations différentes, le premier album de Soldout avait été une découverte, ce que des prestations live avaient confirmé. Qu’en est-il quatre ans plus tard, alors que nous avons évolué et la scène musicale aussi ? C’est à cette question que nous allons tenter – ensemble – de répondre.
Tout d’abord, arrêtons donc de prendre Soldout pour un groupe électro. C’est un groupe de pop-rock qui utilise des instruments électroniques. Ca peut paraître mesquin de faire la différence, mais c’est la seule façon de vraiment cerner le propos.
On pourra certes dire qu’il n’y a pas vraiment de risque de comparaison mais c’est aussi parce que le public potentiel de ceci n’est pas le fanatique d’électro mais l’amateur de rock un peu ouvert et moins au fait des sorties plus arides du domaine synthétique.
Dans ce créneau pop-rock, tout l’art n’est pas forcément de vouloir se singulariser mais plutôt de convaincre.
Les constructions electro-punk et le rythme élevé de premières plages de The Cut font tout de suite penser à Adult ou Peaches. Mais là où ces derniers sont consistants et jusqu’auboutistes dans leur démarche, Soldout semble hésiter entre moult directions sans jamais en exploiter aucune à fond. C’est un peu comme si le leitmotiv était "On fait du punk avec mes synthés dans ma chambre mais pas trop fort car ma mère dort à côté". C’est ce qui donne à l’occasion cette impression de collage, de chorus certes pas mauvais, loin de là, mais plaqués sur des morceaux punk (Built it Up/Knock it Down). Reconnaissons aussi qu’une belle énergie peut s’en dégager
Le choix des synthétiseurs est un parti pris mais il faut aussi en assumer les conséquences, la pléthore d’effets mis à disposition à l’heure actuelle aurait pu limer cette aridité sonore, sans pour autant perdre sa nature. Ils se sont certes tournés vers des sons plus agressifs (tout est relatif hein, quand on a été habitué malgré nous aux élucubrations d’Ed Banger et Kitsuné) ou plus référencés, mais dans l’exploitation de sons plus vintage, il y a eu un certain The Knife qui a établi des standards plus hauts que ceux-ci. On pourra objecter qu’il ne s’agit pas du même domaine bastonneur, mais force est de constater qu’entre les deux duos mixtes il n’y a pas match.
De plus, si on ne se réfère qu’à cette année et aux duos « elle et lui », ils sont pris en étau du côté pop-rock par The Ting Tings (That’s not my Name de Ting Tings : la taille juste au dessus !) et par les émules de Crystal Castles dans le versant electro vintage tendance pré-bontempi (Come On). A ce propos, on notera aussi des ressemblances avec les sons de Depeche Mode première époque (Silence, Come On pt2).
La voix trop gentille de Charlotte (qui sait chanter, ce n’est pas Miss Kittin non plus) marque le contraste avec ces accompagnements synthétiques, mais le décalage est souvent trop important avec les mélodies pour qu’une quelconque symbiose s’en dégage. Parlons-en des mélodies. Les découvertes du premier album semblent s’être transformées ici en recette (The last Ride) mais la sauce ne prend que rarement . On peut s’’amuser à opposer des gros sons gras entre eux pour essayer de dégager une énergie mais ce n’est pas suffisant, il faut un certain sens de l’harmonie qui fait un peu défaut. Par exemple, The Call présente presque une mélodie dans ces sons un peu plus dark et distordus (actuels selon une certaine acception) mais le rythme ne s’emballe pas vraiment. C’est sans doute éminemment subjectif, mais il semble manquer l’étincelle. Bien que difficile à définir, c’est le ressenti qu’on peut en avoir. Ce morceau ne délivre pas le "coup aux fesses" qu’il est sensé nous apporter ! Le ressenti est le même pour The Cut.
De plus le mixage n’est pas à la hauteur. Bon ce chapitre est technique me direz-vous ,mais tout le monde y est néanmoins sensible. Ecoutez par exemple un morceau que vous adorez à un volume plus que convenable et enchainez avec la 1ere plage the call. Je vous défie de ne pas baisser le son tant l’overdose est grande. Le son est fermé au lieu d’exploser.
Il reste toutefois des titres accrocheurs (The last Ride, Mysteries) mais l’impression d’entendre un album légèrement démodé est prégnante.
Ne vous y trompez pas, l’écoute, si elle ne force jamais les superlatifs (vous l’aurez compris), reste agréable mais l’ensemble est tellement peu novateur qu’il en devient un peu superficiel.
Ce n’est pas exactement ce qu’on attendait d’eux. On sent le compromis et la recherche par essai/erreur sans inspiration divine. C’est que si l’évolution de leur son est patente depuis le premier album, le biotope a tellement évolué qu’il apparaît presque comme incongru. De plus, le petit plus de cohésion qui faisait marcher bien des titres auparavant semble s’être fait souffler par hésitations et expérimentations.
Le postulat étant qu’il ne s’agit pas d’un album pour puristes, les auditeurs potentiels pourront profiter de ce lifting sonore, les autres auront déjà probablement abandonné la lecture de cette chronique.
Notre hobby consiste à tenter de comprendre. Parfois. Souvent aussi, il consiste à se laisser emporter et à encourager à le faire. Humus n’est pas un label d’easy-listening, on le savait déjà. La découverte du décapant single Knock Down l’a encore confirmé. Rentre-dedans comme il faut, il plante le décor et on s’attend à un déferlement de haute énergie. Mais en poussant plus loin l’écoute de (…)
Yann Tiersen est un artiste qu’on croit connaitre depuis longtemps, mais qu’on a aussi appris à redécouvrir régulièrement depuis un peu plus d’un quart de siècle. De la valse aux confins du post-rock en passant par l’électronique analogique et le piano solo, il a beaucoup essayé avec un bonheur certain. Cet album-ci n’explore pas une nouvelle piste, mais deux. Vous pouvez même choisir l’ordre (…)
En général, les mailing-list d’artistes sont des outils d’information, une indispensable source pour les sorties et les tournées. Parfois on a un lien privilégié avec les pensées des artistes, certain.e.s se révélant brillant.e.s dans l’exercice. On songe à Emily Haines de Metric ou Marie Davidson. Entre blog introspectif et histoires éclairantes, ces messages plus ou moins réguliers (…)
Que le projet de Vitalic et Rebeka Warrior s’inscrive dans la durée, ce n’était pas nécessairement écrit dans les étoiles après un premier album remarqué. Il reposait sur sur quelques axiomes comme l’emploi fréquent d’un allemand de cuisine qui laissait à penser que c’était un projet né d’une envie particulière. Et non, les revoici avec sous le bras un second opus plus consistant. Avec une (…)
C’est un chant doux et du piano qu’on entend sur le beau Mater qui lance cet album. Puis les choeurs évoquent plus le classique contemporain. Ce premier brillant morceau fait plus que planter le décor, il anticipe la diversité de ce qu’on entendra sur le sixième album de la musicienne Belge Valérie Leclerc.
Si les références littérales sont rares, on peut néanmoins la situer dans un (…)
Qui se ressemble s’assemble. C’est peut-être ce poncif qui préside à la destinée du label Gnignignignigni. Comme Alek et les Japonaises était présent sur le formidable premier album de Peritelle (Salle Des Machines, terrible), voici un album complet sur le label bruxellois. Et ce n’est pas fini (on en reparle très bientôt).
Une même maison de disques, certes, mais une certaine communion de (…)
Marble Sounds figure sur la liste des groupes jamais pris en défaut et probablement sous-estimés depuis quinze ans maintenant. Ce sixième album (pour autant de critiques ici) confirme leur statut tout en proposant de nouvelles choses.
On avait déjà remarqué que leurs albums d’une constance remarquable manquaient peut-être d’un single marquant. Il y a plusieurs candidats ici. Et dès le (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)