vendredi 27 février 2009, par
Réception chez les Thompson
Grand Duchy... Petits Fours, c’est français ou Luxembourgeois ? Un duo d’après la pochette... Beaucoup de duos en France, écoutons... Mouais pas mal, mais je connais cette voix... Je la connais même très bien, c’est pas français du tout.
Oui Charles Thompson aka Francis/Frank Black n’est jamais à court de surprises. Si c’est bien à lui qu’appartient cette magnifique nuque sur la pochette, c’est aussi à lui qu’appartient la dame à ses côtés (mille excuses auprès des collectifs féministes, il s’agit plus d’une formule de style qu’une pensée de fond) vu qu’il s’agit d’une certaine Violet Clark qui, après renseignement pris, s’avère être sa femme.
Là évidemment je pourrais éventuellement vous parler de Frank black et de son rapport au féminin, mais par soucis d’éviter les lieux communs de la critique musical, je ne reviendrai pas sur la relation pixiesienne Black/Deal, car ça n’a pas spécialement d’intérêt dans le cas présent. Cela ne dit rien sur la qualité intrinsèque du présent LP. Ce que l’on veut éventuellement savoir c’est si c’est du bon Frank black ou du mauvais Pixies ou l’inverse ou pas du tout.
Soit.. cet album, c’est aussi à l’évidence le souhait apparent de Frank Black de quitter l’avant-plan (ou de tourner le dos) et de lancer un projet de groupe, de faire bénéficier de son expérience sans en supporter tout le poids du leader. Et c’est vrai que l’on a un sentiment au final d’une musique décomplexée, allant vers de nouveaux horizons.
Frank Black, c’est aussi un bosseur, on l’a vu en 2007/2008 avec son projet "Black Francis - Bluefinger" qui n’était pas mauvais du tout, dans lequel d’ailleurs Violet Clark faisait apparemment les choeurs. Et tout cela faisant suite à un come-back des Pixies. Plutôt productif. D’autres icônes des 80s se font bien plus rares que Francis Black...
Je me suis souvent demandé comment les paroliers trouvaient leurs lyriques. Et si j’avais dû faire cet exercice, sans doute me serais-je approché de la méthode Frank Black. L’aspect culturel apparait important pour lui, ainsi j’ai appris plein de choses avec lui grâce à ses chansons - le theme de Perry Masson (Trompe Le Monde) - David Vincent architecte (Teenager Of The Year), Ray Bradbury (The Cult Of Ray), Herman Brood (Bluefinger)... Petits Fours ne m’a pas encore appris beaucoup à part ce côté francophile et cet intérêt pour le grand duché.
Le premier morceau commence de manière étrange, comme de la minimal, ça me rappelle le LP de Chloée, tout en finesse. Ca ne dure pas longtemps, Frank ramène sa gratte et c’est tout de suite barré, avec la pointe de kitsch qu’on lui connait.
Plusieurs plages bénéficient de ces variantes, d’intro plus synthétiques.
C’est étrange, et ça donne un potentiel différent à Frank Black, on se dit qu’il pourrait aller plus loin dans cette démarche et abandonner la gratte le temps de quelques morceaux, ou simplement la mettre en retrait.
Pareil tentative avait déjà eu lieu sur l’album de reprise de titres des pixies avec Frank Black lui-même au chant sur une musique teintée de cuivre et d’électronique. Si ça n’avait pas le dynamisme de pures remixes, ça avait l’intérêt d’une démarche expérimentale intéressante.
Et auparavant même, Teenager Of The Year, à mon avis son meilleur album solo, était un tournant en ce qu’il présentait un punkrock plus orchestré et multiple avec l’influence Eric Drew Feldmann à ses côtés. Et dans ce présent LP, des titres comme Seeing Stars ou Emersinde illustrent pareil changement.
Le titre Lovesick rappelle les débuts solos de "Frank Black" encore dans un état d’esprit Pixies, mais c’est Violet au chant, ça apporte plus de légèreté et on se frotte à des bons morceaux de l’époque du rock comme Veruca Salt.
Fort Wayne est leur premier titre enregistré ensemble d’une manière un peu occasionnelle un après-midi au studio. C’est plein de légèreté, un titre différent de ce que Frank Black nous avait habitué ces derniers temps. De plus, au-delà du titre de l’album, ils nous prouvent leur penchant francophile.
Seeing Stars est plus particulier pour moi, car cela me fait penser au regretté groupe Mono, parmi les disparus du TripHop ; à la fois pour l’ambiance similaire à l’album Formica Blues mais aussi pour la tessiture de la voix de sa chanteuse Siobhan De Maré.
Ermesinde est un titre qui attire par son intro, de suite on sent le bon titre. Au final, on a une sorte de fusion entre electro guitare et des lyrics 60s, ceux des grands titres de la musique américaine.
Le final, Volcano ! est un peu un pendant à Lovesick dans un rock plus féminin.
5 titres sur 9 laissent des traces, un petit merci pour le souvenir Mono et puis bon comme je ne suis pas dans une période "burn your idols" je vais être gentil avec l’auteur d’un de mes albums les plus écoutés, un classique 3 étoiles svp, mais je m’en vais mettre un 4 à Elysian fields alors...
http://www.myspace.com/grandduchymusic
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