lundi 9 mars 2009, par
Nuances en option
Deuxième round avec ce groupe indie d’Austin, Texas, qui nous avions couvert au temps du blog. A l’époque, leur So divided ne nous avait pas emballé. On n’en aura retenu que Sunken Dream, une pièce noire et oppressante.
Et pourtant, ces américains sont les auteurs du très loué Source Tags & Codes en 2002. Pourtant ils avaient déçu fans et critiques avec leurs deux suivantes productions sous le label Interscope : Worlds Apart et So Divided.
Aujourd’hui sans label, indépendants, les revoici avec Century of Self.
Première constation, les pièces de cet album sont charnues. Certaines dépassent les 6 minutes, et comme on aura l’occasion de l’évoquer, les compositions ne sont pas toujours linéaires, présentant des méandres, des mouvements, dans le pur style prog, ce qui fera tantôt penser aux Who, tantôt à Genesis.
L’ouverture répond à ces attentes prog, à grand renfort de piano et de roulements de batterie, mais pas la temps de souffler, fondu enchainé sur Far Pavillions qui lui évoque l’énergie frontale du punk californien. L’enchainement est étrange et plutôt malvenu.
Isis unveiled prend la suite. Ce long morceau présente toujours cette même volonté d’en découdre dans son premier mouvement, avant que le rythme s’apaise, et même s’arrête, pour finir dans un élan débridé, évoquant The Subways (la voix, les guitares). 6’30 de bonheur, LE morceau de l’album.
A nouveau, comme sur So Divided, on peine à trouver une ligne directrice. D’un morceau à l’autre, Trail of dead tenter de concilier des choses fort différentes et avec plus ou moins de succès.
La production et la qualité musical sont superbes, c’est un fait notable.
La main est cependant lourde, au niveau des arrangements, des guitares, des pianos... En outre, la présence de deux batteurs dans le groupe explique certainement la forte présence de la batterie (Fields of Coal).
Le post-rock nous a appris à apprécier un certain jeu sur les variations d’intensité, de rythme et les montées.
Ainsi Bells of Creation, morceau rock mid-tempo intéressant au demeurant, aurait gagné à être plus léger dans sa première partie . Ici, on croirait entendre les frères Gallagher... Par contre, la montée qui suit est juste comme il faut, et aurait elle aussi profité de ce contraste.
Sur cette plaque, seul Insatiable One offrira un espace de détente à vos oreilles, ce après près de 50 minutes. Elles en auront alors bien besoin. Le vieux piano, légèrement "out of tune", qui sert de seul accompagnement sur celui-ci fait très "Amelie Poulain".
Une fois encore la transition est abrupte. On change à nouveau du tout au tout vers du rock US rythmé, Ascending, sans vraiment d’âme ni d’intérêt.
Mais c’est juste alors juste un contrepoint, avant la seconde partie de ce que tout groupe de rock se voulant prog doit avoir : un chanson en plusieurs parties : Insatiable Two. Et la voilà, la seconde chanson à retenir de cet album. Et c’est sur celle-ci que le rideau est tiré.
Vous l’aurez compris, les aspects prog rock mélodique de Trail of Dead sont un fort atout, que viennent gâcher une main lourde, un manque de nuance et des écartades punk/rock US bruyantes étrangement placées. Dommage.
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