mardi 8 août 2006, par
C’était un jour de juin 1993. Lors d’une insomnie, j’allume machinalement la télé et sur MTV et qu’est-ce que je vois ? : La chanteuse des Sugarcubes qui se fait courser par un énome ours en peluche. Voilà, c’était Human Behaviour et la carrière (solo) de Björk pouvait commencer, sur des bases déjà inhabituelles.
Les deux premiers albums seront éclectiques et tordus, un peu dans la mode de l’époque, celle de dEUS et Beck, puis on tendra de plus en plus vers l’abstraction.
Pour arriver à cet OVNI total. Certes, on l’avait vu venir, on le pressentait mais quand même il faut s’y faire. La première écoute d’une traite est aride, on manque de repères. Ce minimalisme flamboyant (on en vient à user d’oxymorons pour se faire comprendre, c’est dire le désarroi de la description) déconcerte, et on se dit que le succès critique est encore une fois injustifié.
Et puis, non. Si des morceaux relèvent de la torture d’auditeur (Ancestors) et d’autres semblent des idées inabouties, il faut admettre que la clôture par Triumph of the heart est fort réussie. Des beats discrets, hypnotiques, une structure qui porte le morceau, une véritable mélodie, celle qu’on retiendra en sortant de cet album.
Difficile dans ce contexte d’extraire des singles. Pourtant, si, et c’est Submarine qui s’y colle. On dirait du Disney tombé dans un concasseur de son. Restent des bribes de chorale, gimmick plus que texture.
Homogenic rassemblait sans doute deux des meilleurs morceaux de la chanteuse (Yoga et Bachelorette) et Vespertine avait un peu lassé. La surprise n’en est donc que meilleure. La difficulté de morceaux comme Oceania ne peut être sauvée que par une des voix les plus singulières du moment. Heureusement, certains morceaux expérimentaux sont plus courts (Show me forgiveness, Mi Vikudags) et certains ressemblent même à des chansons (Who is it).
Il s’agit donc d’un beau cadeau pour ceux qui entreront dedans. Il faut quand même avouer que ça ne peut pas plaire à tout le monde. Mais donner une aussi large diffusion à une musique aussi peu évidente force l’admiration, au delà même du ’J’aime’ ou ’j’aime pas’. Courage quand même. (M.)
On vous avait déjà parlé de cette formation française à l’occcasion d’un EP sympathique qui montrait de belles dispositions. On change résolument de braquet ici avec 21 titres pour 40 minutes de musique. Mais la longueur n’est pas la seule évolution, la consistance et la constance sont aussi de la partie.
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Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)