lundi 22 juin 2009, par
Audio botaniste
Aguiché par l’annonce de ce nouvel artiste chez Warp Records, j’avais en son temps, tendu l’oreille à la musique de Bibio. Ces premières notes n’étaient alors pas des plus convaincantes. Un folk un peu abstrait, juste une question de style, j’étais sans doute encore peu habitué à voir d’autres choses que des beep-cut&blips chez Warp, il me fallait donc un second ticket. Et en passant par des phénomènes tels que Grizzly Bear, il faut admettre que l’oreille est bien forcée de s’adapter à la mode des genres.
Pourtant, ne vous y trompez pas - comme moi- ce Vignetting The Compost sorti en mars dernier n’est pas encore l’album annoncé chez Warp, mais le dernier LP de Bibio chez Mush Records, véritable vivier musical puisqu’on y note, entre autres, le passage de Daedelus et Cloudhead. Quant à Bibio (Stephen Wilkinson de son vrai nom), on dirait qu’il a vidé ses caisses avant de quitter son champignon - un EP étant sorti le lendemain de ce LP , surproductif ? -. Est-ce dû au contrat de Mush Records, qui défend ses billes et son travail avec l’artiste ou est-ce Warp qui souhaite un certain relooking sonore, difficile de le savoir, mais il sera intéressant de comparer ces deux albums sortis à quelques mois d’intervalle. Pour la suite il faudra voir Ambivalence Avenue.
Ce qui ressort de cet album, c’est un fouilli de folk ambient, du lofi qui sent bon le foin de juin, les papillons qui se posent sur le compost, ici on entend les oiseaux là une mélodie enfantine mais toujours dans l’abstrait, le décalage. A l’instar des talents du sampling, Bibio transpose le "found art" à l’univers du son, décorant ses mélodies de sons divers enregistrés ici et là. Il pourrait être à mi-chemin de Boards Of Canada et d’un Devendra Banhart des débuts, où l’on entend le souffle du taperecorder. Autre effet de style serait le loop provenant du vinyl resté trop longtemps au soleil, c’est d’éléments comme ceux-la que Bibio sort de la chaleur et de l’émotion de ses productions, loin du formaté, on ressent le vivant, le vécu.
L’album est assez égal, bien qu’une alternance entre morceaux plus construits et interludes psyché se fasse sentir. Et on se surprend parfois aussi à penser que l’on a déjà entendu tel ou tel morceau mais il s’agit pourtant toujours d’une variation, un peu comme on faisait autrefois dans le classique, un thème passé de majeur en mineur et décliné de toutes les couleurs, c’est un peu ça l’univers onirique de Bibio. Ce n’est certainenement pas d’une profonde originalité mais il y a du bien-être qui se dégage, c’est ça aussi que l’on attend de la musique après tout.
http://www.myspace.com/musicabibio
http://www.myspace.com/mrbibio
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