lundi 18 mai 2009, par
Ce 14 mai des nuits botaniques nous proposait une affiche assez bigarrée sous le chapiteau, avec une légère impression que le public ne s’y reconnaissait pas complètement "t’es venu pour quoi toi ?". Entre les lignes de Fujiya&Miyagi, le trip Bonobo et le visuel EZ3kiel, nous étions nous venu pour le second, reléguant les 2 autres à l’accessoire. Parfois l’accessoire séduit mais malheureusement pour eux, de grosses gouttes s’en sont mêlées, ce qui a plutôt compromis nos efforts. Mais ça ne nous a pas empêché de regarder pour faire un petit reportage...
Fujiya&Miyagi ont ainsi investi la scène à 20h pétantes. Avec 2 albums à leur actif, le premier Transparent Thing critiqué dans nos colonnes, le groupe a de quoi convaincre son public. Le spremiers morceaux sont sympas mais après un moment il y a déjà une forte redite dans un style fort linéaire. Ainsi quand d’un titre à l’autre on passe d’un refrain "FujiyaMiyagi" à "VanillaStrawberry" sur le même ton, ça fait sourire. Bref j’apprécie pour les souvenirs que cela procure ; du premier opus tout d’abord, en songeant à ce vendeur romain disant "my best new album" ; et de leur concert au Pukkelpop 2007 ensuite, alors encore new et surtout plus sec, mais qui avait laissé une impression semblable.
Ensuite c’était le tour de Bonobo aka Simon Green. Parfois DJ, ici c’était la formation Bonobo live band à laquelle nous avions droit. Notre attente était finalement de voir un concert de ce personnage trop rare et pourtant si présent dans notre discographie avec ses trois albums mémorables et surtout l’essentiel Days To Come à l’acoustique imparable. Ce dernier date déjà de 2006, c’est donc aussi de l’occasion de savoir si un nouvel album est en préparation. Ce n’est pas le concert qui nous apprendra cela car il n’y a vraissemblablement pas eu de nouveaux titres joués ce soir-là. Par contre son site indique une sortie prévue pour la fin de l’été.
Dans la formation, Simon Green prend le plus souvent la place de bassiste, position généralement discrète, ça correspond bien au personnage qui ne se met jamais en avant, à part quand son rôle de leader de formation ne le lui impose. Sans pouvoir donner un titre à chaque morceau, on reconnait pourtant chacune des ambiances stygmatisées par une mélodie ou un groove particulier. Mais le véritable atout charme de la formation c’est la chanteuse Andreya Triana qui donne par sa présence un tout autre aspect au groupe. Cette chanteuse encore inconnue évolue dans la sphère de Bonobo depuis peu. Ce n’est pas elle qui chantait à l’origine sur Days To Come, c’était une certaine Bajka. Pourtant on n’a pas le sentiment d’un remplacement, c’est ce même registre vocal sussuré, avec un peu moins basse que la précédente. Par ailleurs, Simon Green se trouve être producteur de son album solo. Une jolie voix à suivre..
Satisfait de notre concert de Bonobo, on attaque celui d’EZ3kiel un peu perplexe, on sait que les français font d’excellentes choses mais toujours plus brutes que Bonobo même si on reste downtempo. De plus, on les a déjà vu au festival de Dour et il ne pleuvait pas... Musique assez inclassable, EZ3kiel propose un rock cinématique ou triprock, un style fusionné du rock apocalyptique au trip-hop avec le sentiment permanent qu’une tension les démange, celle de se lâcher et de revenir à leurs bas instincts furieux de post-metaleux. Mais l’évidence quaternaire de leur style ou l’ambiance Matrix ne correspond plus à notre état d’esprit après cette heure de groove. Ni les excellents visuels, ni les bons morceaux du dernier album ne parviendront à nous garder dans ce chapiteau humide. Moi je vais me sécher à la maison...