Accueil > Concerts

Deerhunter, Botanique, 28/05/2009

vendredi 29 mai 2009, par marc


Ce n’est pas un petit report de trois mois qui va refroidir mes ardeurs. J’étais donc fidèle au poste hier soir à la Rotonde. La petite salle accueillait ce groupe tellement singulier et je voulais voir où en étaient leurs prestations scéniques après un Microcastles tout en nuances. Il y a un an et demi en effet, j’avais déjà croisé le chemin des quatre d’Atlanta. Leur concert au Recyclart m’avait laissé une impression un peu brouillonne et surtout assez noisy (bouchons de rigueur).

Comme le concert était soldout depuis belle lurette, les organisateurs n’ont pas jugé nécessaire de prendre une première partie. Les choses sérieuses commencent donc tout de suite. Et commencent vraiment sérieusement avec Cryptograms, la plage titulaire de ce formidable album. On comprend tout de suite pourquoi on est là, pour cette hypnose, ce son saturé qui cache un vrai songwriting.

Les passages plus ambient/drone qui émaillent les albums sont reproduits tels quels, montrant leur soufflante maitrise du son. Allez, j’ose... Ce n’est pas toujours passionnant. Le haut fait du soir est sans surprise leur meilleur morceau, un Nothing Ever Happened qui s’étend dans des zones déconstruites vraiment délectables, le tout soutenu par une rythmique jamais prise en défaut. C’est ce mélange de noise, de krautrock, de shoegaze, de tellement plein de choses restituées de façon tellement personnelles qu’ils constituent un des groupes les plus passionnants de ces dernières années. Mais il faut dire aussi que leur laboratoire sonore est plus subtil sur cd.

Question prestance, Bradford Cox a un physique vraiment particulier, séquelle de maladies de jeunesse, et c’est ce qui le rend assez déroutant au final. Le groupe joue bien, très bien même, mais a l’air ailleurs. Les morceaux s’enchainent sans même laisser le temps au public d’applaudir. Evidemment, on imagine mal une introduction du genre “j’ai compose Microcastles sur une plage de Toscane” (et pas seulement parce qu’il n’y a pas des masses de plages en Toscane et qu’ils viennent d’Atlanta).

Le tout se terminera après deux morceaux en rappel par un Bradford Cox créant un nuage de son de dix minutes. Là, honnêtement, je me suis vraiment posé la question de la pertinence de la chose (je traduis : j’ai regardé ma montre...). Mais au final, ce groupe-là reste quand même une des références actuelles, ce que leurs deux albums et leur poignée de singles nous ont toujours laissé penser. Leur puissance de feu passe en tous cas la rampe de la scène avec les honneurs.

L’avis du mmarsupilami que même il était là

Les photos prises avec mon appareil de mes doigts agiles

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

4 Messages

  • Deerhunter, Botanique, 28/05/2009 1er juin 2009 20:39, par roydanvers

    Si tu étais resté à la galerie, tu n’aurais pas eu besoin de regarder ta montre !
     ;-)
    Merci d’être passé !

    repondre message

  • Deerhunter, Botanique, 28/05/2009 2 juin 2009 13:49, par bousval

    Je rejoins l’avis de Marc. Personnellement ayant adoré Microcastle, je ne peux qu’applaudir leur prestation sur le plan technique. C’est du tout grand.
    Maintenant il reste des passages ambient peut-être pas indispensables, et surtout une présence scénique à améliorer. C’est que quand je vais à un "rock concert" comme l’a si bien dit Bradford, je m’attends à voir des gens un chouya plus follichon... difficile d’imaginer que ces quatre là soient copains avec les black lips !!

    repondre message

    • Deerhunter, Botanique, 28/05/2009 2 juin 2009 15:31, par Mmarsupilami

      La question que je me suis posée est de savoir s’ils sont (encore) copains... entre eux (voir les morceaux avortés ; le rappel en solo ; l’ennui qui transpire ; etc).

      Marc a certainement un avis plus éclairé puisqu’il les a vus deux fois...

      Ma réaction sur le coup était de penser que le second guitariste et le bassiste (ce dernier... se manucurant pendant les moments creux ; je ne voyais pas trop le batteur) faisaient passer un message du style : "Bon, ceci n’est pas un groupe, mais un chanteur et des accompagnateurs".

      Comme Marc, je n’ai aucun problème à ce que les morceaux s’enchaînent (au contraire, dans le psyché, l’escalade continuelle, rien de mieux, cfr Warlocks live). Ce qui me perturbe, c’est qu’ils avaient l’air de s’enmerder. J’en ai conclu au malaise ? Au split imminent ? Erreur ?

      repondre message

  • The Veils, Botanique, Bruxelles, 11/06/2023

    Appelez-ça de la fidélité si vous voulez, mais quand The Veils passe en Belgique, on se doit de (re-re-re)voir ça. Mais reprenons les choses au début. La première partie est assurée par Nana M Rose qui déboule seule avec sa robe à volants et une claviériste. C’est forcément simple, on se dit que les morceaux sont recueillis et que sa voix est belle mais en au moins deux occasions, c’est bien (…)

  • Xiu Xiu, Botanique, Bruxelles, 31/05/2023

    S’il est vrai que les plaisirs viennent des contrastes, l’enchainement d’Elton John au Sportpaleis (oui oui c’était très bien) et de Xiu Xiu à la Rotonde du Botanique a de quoi ravir. Mais reprenons les choses depuis le début. Si vous êtes à la recherche d’une première partie qui met tout le monde dans l’ambiance, alors Landrose est un excellent conseil. Evidemment, il faut que le public (…)

  • Albin de la Simone, Botanique, Bruxelles, 28/04/2023

    Les Nuits Botanique fêtent leurs 30 ans ! Pourtant, la fête n’est pas au rendez-vous. Pas de musique d’ambiance, pas de foodtruck en vue, seul le chapiteau dans le joli parc indique qu’on n’est pas un jour ordinaire.
    Passons, on est là pour revoir Albin de la Simone. On avait senti sur son dernier et excellent Les Cent Prochaines Annéesqu’il prenant un (petit) tournant. Ca se confirme sur (…)

  • Will Sheff, Botanique, Bruxelles, 10/03/2023

    Quelques images d’un concert une fois encore fantastique de Will Sheff. Avec de tous nouveaux musiciens, il garde toute son intensité et sa versatilité en fait une sorte de Neil Young pour la génération toujours dans la vie active. Evidemment, son seul album solo Nothing Special a fourni l’épine dorsale de la setlist, mais des classiques sont toujours là. On ne se lassera jamais d’Okkervil (…)