Accueil > Critiques > 2009

Clark - Totems Flare

mardi 28 juillet 2009, par Paulo, Seb

Clark sort son massey ferguson.


Clark livre avec Totems Flare son troisième opus depuis l’ablation de son particule "Chris", un album qui s’inscrit dans la continuité des deux précédents. Certains avancent même le concept de projet, voir de la trilogie Clark...

Lors de la critique des deux précédents albums, il avait été établi que Boddy Riddle avait tout pour être le meilleur album de Clark. Warp ne s’était pas trompé d’ailleurs. La sortie de ce nouvel album permet de faire le bilan sur la vie du second, Turning Dragon. Il laisse un souvenir trop hardcore, assez mal accueilli par la presse dans l’ensemble bien qu’il faut soutenu par des prestations lives excellentes durant cette période, on se souvient notamment de celle du festival Dour 2007.

Depuis, Clark avait laché quelques sons de ce nouvel album au travers d’un EP pour le single Growls Garden accompagné de b-sides qui manquaient de finition. Mais au travers deTotems flare, on comprend assez rapidement que l’on a encore affaire à quelque chose d’excellent et de très bien fini, que l’on décrira vite comme étant à la jonction des deux précédents albums. Moins mélodique que le premier, mais plus que le second et des rythmes moins durs que le second mais plus que le premier si vous suivez encore... L’univers sonore est très vite reconnaissable. Le gros synthés bien lourds sont toujours présents (Luxman Furs) et les rythmiques sont bien disjonctées (Future Daniel)

L’introduction balance pas moins de trois ambiance rythmiques complètement différentes en moins de 4’30, bref le ton est donné : Mister loop restera au placard. Les morceaux sont assez courts. Les tempos sont assez variables démontrant au passage l’étendue de la palette.

Même avec des beats moins hardcore (Growls Garden), Cark montre qu’il sait encore utiliser son tracteur et hérisse les poils opposant ces mélodies dures et ces voix lointaines telle une hymne électronique. Ce n’est pas pour rien si ce morceau fait déjà partie de la tracklist de James Holden.

La furie de Rainbow Voodoo nous fait sentir qu’on a peut-être parlé un peu vite, le côté hardcore saturé est bien là, jouissif comme souvent. Les BPMs s’affolent et l’ombre de Turning Dragon se fait sentir.

Look into the Heart Now a un côté retro acid et techno qui nous rappelle des morceaux de LfO, Leftfield ou même Underworld par un certain côté éthéré. On pourrait même tenter la pioche Daft Punk pour l’usage de vocoder, de solos de guitares électriques et l’approche pop de certaines idées.

Les ambiances se succèdent et ne se ressemblent pas mais la cohérence est bien présente. Il faut cependant avoir les oreilles bien accrochées pour digérer le déluge d’idées (Ecoutez en 10 secondes Totem Crackerjack par exemple) qui traverse l’esprit de Clark. Une fois la porte franchie il vous sera difficile d’en revenir....

La fin de l’album permet de se calmer et de s’éloigner de l’épilepsie du début. Talis ressemble à la réponse descendante de Growls Garden et le morceau Absence, à base de guitares solo, nous transporte dans une méditation electrofolk. C’est d’ailleurs l’occasion pour Clark de renouer avec d’anciennes expériences de Chris Clark.

Bref, Totems Flare est un album indispensable si vous avez déjà les deux précédents, on ira même jusqu’à dire que les trois albums de Clark sont indispensables si vous aimez le style. Le négatif de l’histoire, c’est que si cette rumeur de trilogie se confirme, elle est donc terminée et qu’elle nous laisse un peu dans le flou sur le futur du projet Clark... C’est peut-être suffisant pour se faire une petite angoisse. Mais pas longtemps, il reste Totems flare pour se réjouir.

Un aperçu rapide de cet album avec comme d’habitude le sampler sur sa page myspace


Répondre à cet article

  • Danube - Cities

    Plusieurs morceaux étaient disponibles et ont attisé l’attente qui n’a pas été déçue par ce premier album de Danube dont les noms de morceaux sont des capitales européennes. Oui, un peu comme dans La Casa de Papel. Ce qui n’est pas clair par contre c’est qui se cache derrière ce projet. C’est secondaire évidemment, la musique primant tout.
    Quoi de plus compliqué à définir qu’un son ? C’est un challenge (...)

  • Dark Minimal Project – Remixes

    On vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait du second album de Dark Minimal Project, Ghost of Modern Times. On avait décelé un cousinage certain avec Depeche Mode et c’était loin de nous déplaire. Et la ressemblance se prolonge avec ces remixes, le groupe anglais étant très friand de l’exercice. Sur la pochette, les deux protagonistes Guillaume VDR et Ange Vesper semblent avoir pris cher mais (...)

  • Tinlicker – Cold Enough For snow

    Chacun va mettre sa ligne rouge sur cet album du duo de producteurs bataves Micha Heyboer and Jordi van Achthoven. C’est forcé tant cet album oscille entre trop et beaucoup trop, délicatesse et évanescence. Mais il est aussi impossible de ne pas trouver son compte non plus. Ce continuum qui va de la pop dansante et cotonneuse à du matos pour une rave à 4 heures du matin est en tout cas assez (...)

  • Jonas Albrecht - Schrei Mich Nicht So An Ich Bin In Trance Baby

    Si ce n’est pas trop visible pour le lecteur, certains distributeurs participent beaucoup à la ligne éditoriale. Parmi eux, Five Roses tient la pole position. Si l’éclectisme est remarquable, une des constantes est la présence d’artistes qui manipulent la percussion comme matière première. Dans un passé récent, on a eu le dernier Peter Kernel, la claque de Parquet et tous les projets d’Anthony Laguerre (...)

  • Peritelle - l’Ampleur des Dégâts

    Alors que les dossiers de presse font état d’un album qui n’existe que dans la tête de ceux qui le défendent, il est difficile de faire mieux que Un album de la presque-maturité où la mélancolie succède presque au second degré... Cela risque d’en faire pleurer plus d’un·e !
    Cette laconique présentation met le doigt sur ce qui fait la spécificité de Peritelle, ’presque’. Parce que c’est dans ces (...)

  • Glauque – Les Gens Passent Le Temps Reste

    Pendant plusieurs années, on a pris l’habitude de croiser des morceaux de Glauque, à un tel point qu’on était persuadés que ce premier album n’en était pas un. Mais entre recevoir un morceau percutant de temps en temps et enchainer autant d’upercuts d’un coup, il y a tout de même une fameuse marge.
    Evidemment, le champ lexical de la boxe n’est pas facile à éviter ici. ‘Album coup-de-poing’ est un (...)

  • FUCTAPE - FUCTAPE

    Au moment d’aborder un album, on est parfois submergés par les informations, les intentions et les comparaisons aussi élogieuses que non pertinentes. Le collectif de Toronto (une vingtaine de membres quand même) ne suit décidément pas cette tendance tant il est compliqué de savoir qui fait quoi, voire qui en fait partie tout court. C’est sans doute voulu et cohérent avec le forcément un peu disparate (...)

  • run Sofa - The Joy of Missing Out

    On ne peut pas dire qu’en tant que ville industrielle, Charleroi nous ait livré autant de frissons musicaux que, disons Sheffield ou Manchester. Et si ça changeait ? On n’en sait rien mais un environnement pareil peut aussi être stimulant comme peut le prouver le groupe du jour, distribué par les Liégeois de Jaune Orange montre une belle vitalité.
    L’immédiateté, les avis rapides et tranchés, c’est (...)

  • En vacances, j’ai écouté... (5) des nerds

    Ben oui, les vacances sont les vacances : ça donne beaucoup de temps pour piquer un plongeon dans la musique, mais pas trop l’envie d’en parler. Du coup, autant revenir sur quelques disques écoutés à l’ombre des cocotiers et dont, qui sait, vous me direz des nouvelles... Cette semaine, on revient sur dix albums pop-rock qui dosent l’expérimentation avec plus ou moins de savoir-faire, pour obtenir les (...)

  • Barbara Panther - Barbara Panther

    Retour vers le futur
    Méfiez-vous, les filles ! Björk a appelé et elle veut récupérer sa place. C’est qu’il y en a eu, depuis les dernières nouvelles du lutin islandais, pour occuper le poste vacant de diva conceptualiste : des vestales ferventes au tempérament de geyser, praticiennes fantasques d’une forme d’avant-garde pour le peuple, d’une pop volcanique aussi glacée en apparence qu’elle est brûlante (...)

  • The Go ! Team - Rolling Blackouts

    Tonique
    On nous bassine souvent avec les propriétés stupéfiantes des diverses boissons énergétiques inondant le marché, héritières légitimes des potions et autres élixirs que les charlatans ambulants, depuis leur roulotte convertie en podium, vendaient par caisses entières dans le vieux far west. Les bonimenteurs d’aujourd’hui, à grands renforts de promotions télévisées, voudraient à leur tour nous (...)

  • Maximum Balloon - Maximum Balloon

    Renard des surfaces
    Faut-il disserter sur ce disque estampillé David Sitek, architecte sonore pratiquement institutionnalisé, que ce soit au sein de TV On The Radio ou aux manettes d’une poignée d’albums toujours recommandables ? Et si oui, se pose la question de savoir quelle problématique élaborer face aux nombreuses réflexions que suscite cette escapade. Doit-on reposer la question de savoir où (...)