mardi 25 août 2009, par
Hot ! Hot ! Hot !
Pour clôturer une saison des festivals assez chiche (deux jours des Ardentes et basta), quoi de mieux qu’un bon vieux Pulkkelpop ? C’est en effet souvent dans les plaines du Limbourg que convergent tant de groupes qu’on aime. C’est encore une fois là qu’on a pu voir ou revoir en direct ce qui passe si souvent dans nos oreilles. Première chose, cette édition a été la plus ensoleillée à laquelle j’aie assisté. Mais le premier jour fut vraiment infernal. La fille prise d’un malaise devant nous dans la file est sans doute du même avis. Rassurez-vous, la croix flamande veille au grain.
Une arrivée ralentie nous a permis de ne voir que la fin du set de Ghinzu. Pas à dire, ils ont bien la carrure pour jouer sur la grande scène, et à une heure plus tardive que cette torride mise en bouche. Le son est puissant, les titres claquent. Ce groupe a retrouvé la forme après les trop longs atermoiements entre les deux albums.
On traverse alors la grande plaine pour découvrir en primeur ce qui sera sur le premier album des Golden Silvers. Et on en reparlera. C’est le type de groupe qui sera chez nos amis Anglais le groupe du siècle du mois de septembre. Ils ont plein d’atouts pour ça, une manière de mêler des mélodies délicieusement gnangnan et un vrai groove et un line-up clavier-basse-batterie qui fonctionne. On note que leur production s’appellera True Romance et on prend rendez-vous.
Il faut écouter les conseils des gens qui savant. Et c’est vrai que l’album de Jon Hopkins dont Seb nous a dit tant de bien regorge de bonnes choses. Et dans le château surchauffé, l’Anglais nous a livré un live long à monter mais qui a eu l’heur de convaincre tout le monde présent. Ça balance plus que sur album, mais la volonté de ne pas lasser l’amène a faire varier ses morceaux trop souvent. C’est la rançon de trop de talent et de trop d’idées sans doute. Car ce garçon est un des compositeurs électroniques les plus marquants de l’année.
Ce jeudi est de loin la plus alléchante sur le papier. Dans les faits, ça s’est vérifié en tous cas. Après l’électro haut de gamme, quelques mètres seulement nous séparaient de l’intimité d’un Bon Iver. Après avoir composé son superbe For Emma Forever Ago tout seul, c’est tout un groupe qui se retrouve sur scène. Et l’électricité convient fort bien à ces compositions finalement qui plaisent visiblement énormément à un public conquis d’avance. Si l’intimité se fait moins présente, le ton correspond bien à un festival.
On enchainera avec un autre groupe présent dans mes classements de l’année passée. Le folk vivifiant de Port O’ Brien se jouait au château toujours aussi moite. Le groupe qui de son propre aveu jouait pour la première fois en short a laissé une bonne impression. Malgré une guitariste et occasionnellement chanteuse au charisme problématique, ils nous ont donné un aperçu de leur album à venir, en l’entrelardant d’extraits d’All We Could Do Was Sing. C’est d’ailleurs sur ce morceau qu’ils nous quittent. On retiendra également un tout bon Fisherman’s Son. Sans doute pas la prestation de la journée mais un bon moment.
Même si je lui dois un des moments les plus intenses de l’année à la Rotonde et si son album sera immanquablement haut dans le classement de l’année, j’appréhendais un peu le concert de Soap & Skin. Mais Anna ne s’est pas laissé impressionner. Malgré un son qui étouffe un peu son piano, les morceaux distillent quand même leur tellement délectable poison. On la reverra avec beaucoup de plaisir à l’AB à l’automne. Un plaisir pareil ne demande qu’à être renouvelé. C’est comme le train fantôme. On a eu peur (oui, son regard est terrifiant, le requiem est toujours aussi intense) mais on en redemande.
Bien plus plan-plan est le rock de Wilco. Capable de belles fulgurances de temps à autres, ils peinent à nous passionner dans cette ronde de groupes à la personnalité plus marquée. Par exemple, Andrew Bird est de ces artistes d’exception. Itunes est formel, Noble Beast est l’album que j’ai le plus écouté cet année. D’accord, il est sorti très tôt mais bon, c’est un signe non ? Et puis sur scène, avec Martin Dosh à la batterie (et occasionnellement au clavier en même temps, il faut voire ça) et deux autres comparses, c’est la musique qui prend vie en direct, loop après violon virtuose. Et puis, comme pour encore surenchérir, il a occasionnellement l’habitude d’en remettre un peu. C’est pourquoi on décide d’aller voir du côté du Club où va jouer Grizzly Bear. C’est sans compter sur l’orage qui nous fait rester sous l’abri du château. Ce qui nous donne l’occasion d’encore entendre un Fake Palindromes toujours aussi claquant. L’air se fait plus léger, il est temps de sortir.
Seule critique à cinq étoiles de l’année en cours, Veckatimest de Grizzly Bear doit valoir la peine sur scène. Mais il faut un son correct. Les harmonies sont trop précises, les envolées trop précieuses pour subir ce trop-plein de décibels. Même un Knives ou un Two Weeks enchanteurs sur album y perdent des plumes. Il faut donc partir pour ne pas laisser monter l’amertume. Pour les avoir vus se produire dans de meilleures conditions, il faudra sans doute se rendre au Cirque Royal pour voir ces purs talents dans leur plénitude.
Après tant de noms ronflants, Devotchka semblait presque une pause. Et ce fut plus que ça. Le quatuor de Denver fut au-delà de l’attente. Un violon enlevé pour relever le tout, et les voilà prêts même à reprendre le Venus In Furs du Velvet. Et puis, alors qu’on est tout juste en train de passer un bon moment de musique, deux acrobates prennent possession des airs au milieu de ce Château qu’on n’a jamais autant fréquenté. C’est rare d’être émerveillé et surpris. Alors je profite.
Dans la catégorie de notoriété supérieure se trouve Beirut. Chose étrange, alors que ces albums semblent taillés pour la performance en public, que le mélange de songwriting subtil et de fanfare peut toucher sur album, je ne retrouve que rarement ce frisson sur scène. Et ce d’autant plus que le génial Postcards From Italy est claqué d’entrée de jeu, trop tôt sans doute. Le public est de toute façon conquis, mais Zach Condon et sa bande n’ont sans doute pas donné la plénitude de leur talent.
Ceux qui ont donné leur meilleur il y a un temps déjà, c’est bien Faith No More. Je ne me serais pas attendu à voir leur prestation en entier mais je ne le regrette pas. Alors que Mike Patton a dispensé sa folie dans plein de projets, le voilà de retour dans sa formation qui a eu le plus de succès. Et puis j’étais curieux de voir ce que donnerait Angel Dust, un album que j’ai souvent écouté il y a… heu…plein de temps. Si le groupe connait d’occasionnels ratés, Mike Patton tient une grande forme. C’est lui le point d’attraction de toute façon, grimaçant, éructant ou croonant, on a droit à toute la panoplie. Et tant pis si les morceaux se ressemblent parfois, la puissance, la descente dans le public, le spectacle en un mot sont bien là.
Puissance ? Il faudra inventer un autre mot pour le concert de My Bloody Valentine. De concert il ne sera pas question, les chansons étant noyées dans le gloubiboulga de ce volume insensé. Les chansons elles-mêmes étant plutôt gloubiboulga à l’avance, il faut le dire. Mais ils faisaient ça à la fin des eighties, donc respect. Les gens sans protection grimacent, des bénévoles distribuent des bouchons, mais ces vétérans veulent du terrorisme sonore. Leur influence est énorme mais espérons que les plus jeunes seront plus parcimonieux en décibels. La relève est prête comme on le verra le deuxième jour. Moi qui n’ai jamais pu terminer leur premier album d’une traite et ce ne sera pas cette fois que je bouclerai un de leurs concerts. On ne retiendra de ce concert que le bruit. La musique est perdante dans tous les cas.
On descendra de ses acouphènes avec Zero 7. Ce groupe est un défouloir de producteur. Ce qui nous donne une certaine richesse de sons, mais trop peu d’idées de compositions. N’est pas Moloko qui veut.
Ce fut une belle journée non ? La suite bientôt…
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