mercredi 26 août 2009, par
De bruit et de fureur
Après la richesse du premier jour, la barre était placée assez haut. Une courte nuit sous tente plus tard, nous revoilà sur le site assez tôt, avec Fred en renfort.
Ce qui nous donne l’occasion de voir des habitués des grandes scènes aux aurores, j’ai nommé Das Pop. On ne doute pas que la confiance des frères Dewael est un atout pour eux parce que sur leurs qualités propres ils ne peuvent pas grand’ chose. C’est que les compos ne volent pas bien haut (leur dernier album m’a littéralement glissé dans l’oreille) et la tenue ridicule du chanteur que seul un Patrick Wolf pourrait se permettre ne sont pas des atouts. C’est triste la pop quand ça ne fonctionne pas.
On ira donc à la découverte de jeunes pousses plus prometteuses comme Delphic. Ils viennent de Manchester, c’est donc certain et se présentent comme des admirateurs de New Order. Mais il leur faudra sans doute un peu plus de discernement pour sortir de leur relatif anonymat. C’est qu’ils tirent trop en longueur de trop petites idées. Mais leur son est intéressant alors pourquoi pas surfer sur cette vague eighties.
C’est assez tôt dans la journée qu’on aura droit à un haut fait. On savait que Metric venait de produire son meilleur album et que le succès semble leur sourire enfin grâce aux passages radios prématurés de Help I’m Alive. Et on sent tout de suite que ce groupe est content d’être là. De plus, ils ont un très bon son qui magnifie des Dead Disco ou un Stadium Love qui peut paraitre un rien too much sur album mais prend ici sa vraie dimension en final grandiose. Mais le point d’accroche du groupe de Toronto c’est indéniablement Emily Haines. C’est elle qui se trémousse comme jamais. Et tant pis si tout semble préparé, sa joie d’être là transcende le tout.
Pour la première fois en plusieurs éditions, on se rend au Shelter (la scène de tous les groupes les plus bruyants) exprès pour un concert entier. C’est qu’on a rendez vous avec ‘le groupe le plus bruyant de Brooklyn’, A Place To Bury Strangers. Comme tous les groupes dont la principale qualité est le son, ils sont moins transcendants en festival, et le batteur n’est pas toujours à la fête. Mais certains morceaux de leur futur Exploding Head sont bien en place et leur signature sur Mute va permettre à leur noise-wave extrême de toucher plus de gens que leur déjà bon premier album éponyme. Confirmation dont on vous reparle très bientôt.
Dans sa liste des ‘Arcade Fire’ du commentaire de Laurent, je ne pense pas qu’il avait The Airborne Toxic Event. Le groupe de Los Angeles mérite pourtant une citation dans les suiveurs des géniaux canadiens. Alors, cette volonté de ressemblance valait-elle les quolibets de Pitchfork ? Non, pas vraiment. Parce que si évidemment on voit toutes les ficelles et que la volonté est de devenir un groupe de stade (je n’y crois pas trop en vrai), leur mélancolie survoltée est certes un rien faisandée mais globalement agréable.
Dans la liste des inconnus à mon bataillon de la journée, la bonne surprise viendra du leader de Smog, Bill Callahan. La voix m’évoque un Iggy Pop sobre et placide. S’il faut attendre le dernier morceau pour que le tout prenne sa mesure, la chaleur est bien là.
Personnellement, je n’aime pas trop qu’un groupe se pointe pour la seconde fois dans le même festival pour le même album. Et quand un duo a besoin de plein de séquences enregistrées pour faire vivre les morceaux. Ces deux réserves émises, The Ting Tings a bien mis l’ambiance. Shut Up and Let Me Go claque bien, et on ne quitte que lors d’un remplissage. C’est qu’on veut être à l’heure pour un de nos chouchous.
Au risque de me répéter, il y a exactement deux ans que j’ai découvert et essayé de répandre la bonne parole de Vampire Weekend. Depuis lors, bien de l’eau a coulé sous les ponts et leur premier album s’est imposé. Et on comprend tout de suite pourquoi. C’est en effet une suite imparable de morceaux qui enflamment le Marquee. Le son raisonnable les sert bien et ils sont une machine de précision assez imparable. Le tout sans que leur spontanéité. Les nouveaux titres de leur album à venir sont en tous cas dans la lignée du premier. On appréciera donc les imparables Walcott (en final) , Cape Cod Kwassa Kwassa et le toujours génial I Stand Corrected. Même un Blake’s Got A New Face, pas renversant sur album se transforme en haut fait grâce à la contribution d’un public aux anges. Vampire Weekend a une maitrise qui dépasse le statut de gadget à la mode. On en est certains maintenant et l’album sera attendu.
Après l’impressionnante et déroutante prestation du Domino festival, je savais qu’il fallait emmener les gens voir HEALTH. Peut-être en sortiront-ils écœurés mais instruits. Rassurez-vous, tout ce petit monde a pris sa claque avec moi. Car en matière de défrichage de sons, ce jeune quatuor de Los Angeles est en passe de prendre la main pour de bon. J’avoue, j’ai leur imminent Get Colour, ce qui m’a aidé à encore mieux m’imprégner de leur terrifiante prestation. Quel genre pratiquent-ils ? Difficile à dire. On retrouve du Liars pour la tribalité, des sons distordus à tous les étages, un batteur supersonique et entêtant, un son de basse unique servi par un grand échalas hyperactif, et des beats pour relever le tout. La maitrise est absolue. Il faut les voir jouer sur deux échos de guitare comme gimmick. Attendez-vous à garder We Are Water en tête pour un bout de temps. On en ressort un peu ébouriffés, choqués presque, mais définitivement fascinés.
Pour qui aime les contrastes, la suite avec Fever Ray est une trouvaille. Le bon album de la chanteuse de The Knife est un peu austère, mais la mise en scène intrigante fait mouche. Il manque quand même la pulsation du groupe avec le frérot pour complètement fasciner. Je n’ai pas complètement succombé à l’album et il faut dire que la glace ne sera pas brisée.
Il faut bien se sustenter aussi et c’est en compagnie de Placebo. Ce concert est un bel exemple de ce qui me tient éloigné de festivals comme Werchter. C’est techniquement impeccable, on doit plein de bons moments à cet ex-trio, mais le voir à une grande distance de la scène rend le tout assez désincarné. Ils ont beau n’avoir jamais réellement raté un album (enfin, Meds n’était pas loin), ça fait belle lurette qu’ils ne sont plus intéressants. Mais je suis quand même content d’avoir vu un concert ‘différent’ (enfin, normal quoi).
Un live très saignant (V Live), un retour décent (l’EP), un public fervent d’electro bourrine, voilà ce qui nous a dirigés vers Vitalic. Mal nous en a pris, le live linéaire peine à décoller. Et à part un Anatoles bien tranchant, c’est un peu trop plat pour réanimer ceux qui sont quand même plus de douze heures sur la plaine.
Un dernier coup d’œil à Kraftwerk est ce qui nous faut pour terminer en beauté. L’immense respect gagné par les quatre Allemands ne m’a jamais empêché de les trouver légèrement ennuyeux. Sur scène, leur classique disposition debout devant leur laptop n’enflamme pas mais bon, c’est aussi parce qu’ils ont inventé la grammaire de la musique électronique (en évitant de recopier les schémas de la pop) avec une pointe d’austérité qu’ils ne se démoderont jamais.
La seconde journée a donc été plus contrastée mais comptait ses hauts faits. On s’ennuie rarement en Campine de toute façon.
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