Accueil > Critiques > 2010

Dan San - Pillow

dimanche 21 février 2010, par marc

Bayou sur Meuse


On constate l’effet qu’a eu un groupe comme les Fleet Foxes sur tout un pan du folk. Ces harmonies existent depuis toujours (pensons à Cosby, Stills, Nash & Young) mais ont été soumises à une plus grande exposition, et ont un peu été dépoussiérées. Enfin, les groupes qui les utilisent ne sont plus obligés de raser les murs quoi…

Le contexte est donc favorable pour ce groupe qui sort son premier mini-album. Le morceau qui donne son nom à ce mini-album est asséné d’emblée, comme ça c’est fait et apparait lors des premiers passages comme au-dessus du lot. Mais les nombreuses écoutes montreront que le reste tient sur la longueur.

Quand on a peur qu’une idée s’essouffle, il y a deux solutions. Soit on conclut rapidement, et certains groupes sont passés maitres dans une fort lucide concision, soit on trouve quelque chose pour relancer le morceau. C’est cette seconde option qui est presque systématiquement utilisée ici. Et on peut dire que ça fonctionne, en évitant la lassitude et en enrichissant ce disque de sept titres.

La fin de The End Of The Day par exemple montre aussi une belle montée en intensité. Mais presque tous les morceaux sont ainsi renforcés, meme un Leaders qui compte sur sa basse pour améliorer un titre qui promettait moins. Et puis, signe qui ne trompe pas, ils ne sont pas mièvres quand ils déploient moins de moyens (Nothing Ever Shines). Peut-être ai-je été moins convaincu par un Irony qui me semble comme une chute de Venus. Une voix seule mise en avant révèle plus de frenchie attitude dans la voix. Mais la fin à l’unisson vient éclaircir le tableau.

C’est à dessein que j’ai laissé les détails biographiques pour la fin. En effet, c’est de Liège que provient cette formation découverte au cours d’une soirée-marathon. Dans une musique aussi universelle que ce folk classique, ce devrait être un détail, mais on sait qu’en Belgique, l’objectivité n’est jamais présente quand on évoque des groupes du cru. Il y a toujours ceux qui défendent par principe parce que c’est Belge et ceux qui attaquent pour la même raison.

Il est impossible de révolutionner le genre et même difficile de fournir des morceaux qui tiennent la route face à des formations américaines qui ont tenté toutes les hybridations d’un style qui leur est plus naturel. De The Acorn à Port O’Brien, de Midlake à DM Stith, le marché est sans doute un peu trop encombré de chefs-d’œuvre. Ils ne font pas mieux qu’eux ? Sans doute, mais on peut les écouter au milieu de ces références, c’est quand même un signe, non ?

http://www.dansan.be
http://www/myspace.com/dansanmusic

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

3 Messages

  • Dan San - Pillow 21 février 2010 21:20, par Mmarsupilami

    Pas encore entendu ce EP.
    Par contre, je les ai vus plusieurs fois jouer sur scène et j’ai trouvé qu’ils tenaient bien la route !
     :-)

    repondre message

    • Dan San - Pillow 22 février 2010 11:12, par Leroy Brown

      Vu en 1ère partie de Beirut et Micah P Hinson et ai trouvé ça horrible...Du coup pas du tout pressé de me pencher sur le disque...

      repondre message

      • Dan San - Pillow 24 février 2010 01:19, par didier joss

        Oui c’est clair, j’étais aussi la pour beirut. Ctai vraiment pas terrible. Mais je dois bien avouer qu’il ont fortement évolué depuis. Je les ai vu à liege en janvier, et c’était vraiment blufant. Comme quoi des fois, la premiere impression n’est pas la bonne. Je crois que j’irais qd même écouter leur cd.

        repondre message

  • Half Asleep – The Minute Hours

    C’est un chant doux et du piano qu’on entend sur le beau Mater qui lance cet album. Puis les choeurs évoquent plus le classique contemporain. Ce premier brillant morceau fait plus que planter le décor, il anticipe la diversité de ce qu’on entendra sur le sixième album de la musicienne Belge Valérie Leclerc.
    Si les références littérales sont rares, on peut néanmoins la situer dans un (…)

  • Alek et les Japonaises – Tranquille

    Qui se ressemble s’assemble. C’est peut-être ce poncif qui préside à la destinée du label Gnignignignigni. Comme Alek et les Japonaises était présent sur le formidable premier album de Peritelle (Salle Des Machines, terrible), voici un album complet sur le label bruxellois. Et ce n’est pas fini (on en reparle très bientôt).
    Une même maison de disques, certes, mais une certaine communion de (…)

  • Marble Sounds - Core Memory

    Marble Sounds figure sur la liste des groupes jamais pris en défaut et probablement sous-estimés depuis quinze ans maintenant. Ce sixième album (pour autant de critiques ici) confirme leur statut tout en proposant de nouvelles choses.
    On avait déjà remarqué que leurs albums d’une constance remarquable manquaient peut-être d’un single marquant. Il y a plusieurs candidats ici. Et dès le (…)

  • The Imaginary Suitcase – A Chaotic Routine (EP)

    Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)

  • Bon Iver - Sable, Fable

    Au départ de ce cinquième album de Bon Iver (ça se prononce à la française, on le rappelle) était l’EP SABLE qu’on retrouve en intégralité à l’entame de ce Sable, Fable. Tant mieux tant Things Behind Things behind Things avait plu. Sans revenir à la simplicité folk de For Emma, Forever Ago, il est assez limpide et immédiatement attachant. La guitare acoustique est bien de sortie sur S P E Y S (…)

  • Stranded Horse – The Warmth You Deserve (with Boubacar Cissokho)

    Il y a des albums qu’on détaille, dont on analyse chaque parcelle. Et puis il y a ceux qui se conçoivent dans leur globalité tant leur style est transparent. Ce huitième album de Stranded Horse appartient à ces derniers tant il est cohérent de la première à la dernière note de kora.
    Si le style vous est familier, sachez que rien ne change vraiment ici, et c’est tant mieux tant cet univers (…)

  • Basia Bulat - Basia’s Palace

    Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
    Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)

  • Jawhar - Khyoot

    Comme Raoul Vignal dans un genre proche, l’évolution de Jawhar l’amène à plus de douceur, à plus de rondeur, avec une vraie beauté qui en résulte, un peu différente de celle des débuts, mais tout autant indéniable. Lui qu’on avait notamment entendu aux côtés de Françoiz Breut ou Monolithe Noir dans un passé récent, il reprend ici le fil de sa discographie avec une certaine continuité. Ne (…)