mercredi 27 janvier 2010, par
Virage classique
Tout est cyclique en musique. Il suffit d’attendre un peu et tous ceux qu’on a appréciés reviennent. Sur la longueur, le premier album Rest Your Weary Head, You Will Get Well Soon sorti discrètement au départ a vu s’accumuler les louanges et les admirateurs. J’étais du nombre en tous cas. Voyons où le jeune Konstantin Gropper qui impose sa patte à ce groupe a décidé d’aller.
Ce qui pourra un peu déconcerter lors des premières écoutes, c’est qu’il n’y a pas d’aussi évidents moments de bravoure. Si je les ai vus quatre fois en concert (voir ici, ici, ici et encore ici) et si je vais encore les voir à l’AB, c’est pour applaudir un I Sold My Hands For Food So Feed Me ou le genial final de Lost In The Mountains, qui demeurent toujours aussi générateurs de frissons.
Mais si d’aussi évidentes locomotives d’écoutes ne sont pas là, la qualité moyenne s’est élevée. Parce qu’avec un peu de recul, le premier album comptait des moments plus creux. Jamais mauvais, jamais ennuyeux, mais pas aussi géniaux que les sommets dudit album. Sans doute aussi que l’attente est plus élevée pour un second album mais on sent qu’ils contrebalancent cet effet par une maturité plus grande. Il y a des trouvailles d’arrangement en de multiples endroits (utilisation de voix en ponctuation), mais il en faut plus pour faire un We Are Free plus qu’un long fleuve tranquille et soyeux. Leurs cuivres sont toujours quant à eux toujours aussi judicieux, apportant un peu de spectaculaire (5 Steps – 7 Words).
Le style général de Get Well Soon reste un peu pompier (Seneca’s Silence) mais ils savent aussi garder intacte la délicatesse des plus sensibles Red Nose Day ou A Burial At Sea. Les moments grandiloquents font mouche (We Are Ghosts), parce que la mélodie du refrain est facile à retenir. Ou alors, ce sont les parties instrumentales qui suscitent le plus d’enthousiasme (A Voice In The Louvres).
Entre les deux albums, il y a eu l’EP Songs Of The Glaciation qui est nécessaire pour comprendre leur évolution. Plus linéaires et up-tempo, certains morceaux s’inscrivent ainsi dans la droite ligne de ce mini-opus qui a été accolé au premier album dans certaines éditions. Cette veine fournit son lot de bons moments (Angry Young Man). Et c’est encore mieux quand ils attaquent plus franchement (Werner Herzog Gets Shot) retrouvant leur voie plus élégiaque mais qu’on a tant aimé. Pas plombante, elle est de celles qui génèrent des endorphines presque malgré elle. On retrouve leur tension, l’adrénaline qu’on vient chercher chez eux. Ce morceau est un de mes préférés de ce début d’année et est amené à passer encore souvent dans mes oreilles. Il y a aussi les poussées d’Auerate ! pour nous emballer sans coup férir. Pour tout ramener au sol une fois la tempête passée, comme souvent chez eux
Sur base de quoi apprécie-t-on un album ? Pour ses meilleurs morceaux dont on ne se lasse pas ou pour une qualité constante qui ne fait rien zapper ? Ca dépend évidemment mais dans le cas qui nous occupe, la bande à Gropper est passée du premier au second cas. Il faudra donc un temps d’adaptation avant de réaliser à quel point on s’est attachés à cet excellent album. Les frissons sont peut-être moins au rendez-vous mais on sait que c’est à long terme qu’on s’engage avec ce groupe qui a désormais sa place parmi les meilleurs producteurs de pop baroque élégante.
http://www.youwillgetwellsoon.com
http://www.myspace.com/youwillgetwellsoon
On ne peut pas dire que l’exercice de l’album de reprise soit notre préféré. Si c’est amusant à petites doses, l’aspect presque toujours hétéroclite de reprises diverses par un.e artiste ou de rerpises d’un.e artiste par une multitude est souvent rébarbatif. Mais avec une forte personnalité musicale établie avec parcimonie lors de ces 15 dernières années, on savait que la cover était un des (…)
’Cette année c’est la bonne’. C’est ce qu’on s’est dit quelques fois avant d’abandonner l’espoir d’un nouvel album de The Cure. Lequel n’était même pas indispensable, on les sait toujours capables de longues tournées de longs concerts de longues chansons. Et puis l’intégrité de la bande de Robert Smith, pronant le ticket pas cher à l’heure des prix dynamiques ou privilégiant les longues intros (…)
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
La nature a horreur du vide, l’industrie musicale encore plus. C’est donc une volonté de la maison de disques de propulser le crooner crépusculaire australien au sommet, déserté par des gens comme Leonard Cohen ou David Bowie pour d’évidentes raisons de décès. Et il semble que ça marche, cette sortie est précédée d’un abondant tam-tam. Pour le reste, c’est aussi la connivence qui va jouer. (…)