samedi 16 janvier 2010, par
Folie maitrisée
Au temps d’avant, le premier mois de l’année permettait de peaufiner des classements de l’année précédente, de rattraper ce qui devait l’être, et profiter d’un mois sans sortie ni concert pour remettre les compteurs à zéro. Il semble bien qu’il faille faire le deuil de cette trop calme époque. Parce que ma liste de courses prend des allures assez imposantes en ce début 2010. Ne comptez pas sur moi pour me plaindre de l’abondance, mais un peu de répit aurait quand même été bienvenu.
Tout d’abord, il est amusant de constater que le nom de l’album est le même que celui de Ghinzu sorti l’an passé. Sans doute la popularité anglaise de ce groupe est-elle aussi confidentielle qu’on le devine et la confusion sera assez limitée. Surtout que les groupes sont assez différents.
C’est encore une fois via le podacast des Inrockuptibles que ce groupe m’a été présenté. Sur le moment, le In This Shirt m’avait impressionné au point d’en faire une Battle où il a explosé les pourtant fort sympathiques My Latest novel. Ce morceau est bien là, pour refermer l’album de bien belle façon. On retrouve cet habit de cordes suaves qui avait tant plu.
D’après ce que j’ai compris, c’est un spectacle haut en couleurs que le groupe propose, et ce n’est que le volet musical que nous allons présenter. Le tout commence par un My Friend Joe assez surexpressif qui constitue une entrée en matière un peu abrupte qui pourrait induire en erreur sur le reste. En effet, si dès le début l’excès et le kitsch sont là, la bonne surprise, c’est que le cabaret coloré n’est pas la seule composante de la musique des Irrepressibles.
On pense naturellement au folk dévoyé (pour notre plaisir) de Patrick Wolf, au timbre d’Antony, spécialement quand le ton est plus calme. Donc si vous trouvez que ces derniers sont insupportables à en faire trop, ceci n’est pas trop pour vous. Pour les amateurs qui préfèrent un goût de trop à un goût de trop peu, Forget The Past est une bonne chose, constamment à la limite entre mauvais goût assumé et émotion véritable. L’introduction au piano est originale, la mélodie du début est impeccable, et les vocalises qui suivent sont simplement laissées à votre appréciation.
Ils peuvent même se cantonner à un registre acoustique sur le début de The Tide. Mais c’est quand les cordes prennent le relais que le morceau décolle vraiment. La ligne de démarcation est très fine, et mouvante qui pis est. Donc les réactions spontanées de rejet ou d’adhésion seront tranchées. Par exemple, les morceaux plus nerveux comme My Witness (beau contraste entre les couplets accompagnés d’une petite guitare et le refrain) m’ont moins fasciné alors que le suivant Nuclear Skies est passé comme une couque. De même, The Tide aussi m’a paru plus facile où un Anvil m’a un peu laissé sur le pas de la porte malgré des violons bien sentis. Vous aurez sans doute aussi les moments qui vous enflamment ou vous irritent.
En faire trop est un style en soi, et ce ne sont pas les drama queens qui manquent. Ceci dit, la principale satisfaction de cet album est que les excès sont maitrisés dans des morceaux qui sont plus sensibles. Personnellement, je décèle une émotion un peu atténuée par un côté plus démonstratif, mais dans la pop soyeuse et orchestrée, c’est un conseil sans doute aucun. Surtout que le charme (avec ses restrictions) tient sur la longueur de ce Mirror Mirror.
http://www.myspace.com/theirrepressibles
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