lundi 1er mars 2010, par
Comme si de rien
Les bons albums pop et légers, c’est finalement une denrée rare. On l’a déjà dit, le cahier des charges est drastique et un peu ingrat puisque ce sont souvent ceux qu’on oublie le plus souvent. Mais quand ils sont attachants, ces albums passent souvent dans nos oreilles, comme ceux de Vetiver l’an passé qui a laissé peu de souvenirs de ses nombreuses écoutes. Le deuxième album de ce groupe islandais devrait laisser plus de traces.
Ce qui déconcerte, c’est cette discrétion frénétique, qui rend un peu inaperçue leur luxuriance. Les voix, qui défendent de jolies mélodies un peu éthérées, sont délicates et très peu voyantes. Sur un Cold Summer, elles peinent à retenir l’attention. Donc, c’est vraiment au fur et à mesure des écoutes que j’ai pu tendre l’oreille pour en saisir toutes les subtilités et richesses de cet album qui est presque destiné à être sous-estimé. La discrétion est une arme à double tranchant. Elle les rend très sympathiques, mais le risque est grand de voir une partie de leur public potentiel ne pas aller jusqu’à eux. Ceux pour qui Belle And Sebastian est la limite en matière de violence sonore, il y a de quoi faire. La seconde partie de l’album est ainsi un peu plus exaltante. Ils terminent par un Wolfboy qui est un peu ce que pourrait faire Arcade Fire s’ils étaient un groupe modeste. Dans le genre, je les trouve plus constants qu’un Fanfarlo.
Autre bon point, le tempo n’est pratiquement jamais mollasson. Et ils se permettent même des accélérations du côté de Fire Dies Down. Parfois une rupture de rythme vient perturber un morceau. Mais plutôt comme une version placide des premiers My Latest Novel (We Fell Off Te Roof). On se laisse guider par la linéarité du rythme de Softship ou Warm Blood qui présente même un peu de guitare en liberté, mais toujours placée discrètement dans le mix. On notera aussi des cuivres judicieux sur Lion Face Boy.
Cet album passe parfois sans qu’on s’en rende bien compte. Ce qui est une qualité finalement, quoiqu’on en dise. Pour les crève-cœurs ou les folles expérimentations, on sait qu’on peut aller voir ailleurs. Je mentirais si je disais que ce groupe figure dans ce que j’ai entendu de plus marquant récemment, mais il faut avouer que cette musique douce et enlevée, digeste et diaphane, est précieuse. Comme un verre d’eau qui désaltère de l’alcool (image empruntée à un inavouable Pierre Louÿs), il faut boire du Seabear de temps en temps.
http://www.myspace.com/seabear
On l’avoue, on reçoit beaucoup de musique et vu la relative étroitesse des styles défendus ici, le tri est souvent vite fait. Et puis quand on écoute certains artistes à la marge de nos goûts, il se peut qu’on soit intrigués et que le contact se fasse. C’est ce qui s’est fait avec Florent Brack et le son d’Unstoppable qui claque. Une relative déconnexion de la vraie vie m’a tenu à l’écart des (…)
Non, ce n’est jamais la qualité moyenne d’un album pop qui frappe (sauf si elle est exceptionnellement élevée), on revient toujours sur un album pour les morceaux qui nous ont marqués, surtout en matière de musique pop. Même Si fait partie de ces morceaux immédiatement sympathiques, catchy en diable et confirme aussi une tendance très actuelle de mêler titres en français et en anglais, comme (…)
C’est la basse qui tient l’avant-scène de Fancy, qui lance cet album et cette pop tristoune comme on l’aime fonctionne en plein. Elle a aussi le mérite d’énoncer clairement les intentions de l’album puisqu’on dénote un virage plus synthétique pour la formation française, plus solaire aussi sans doute.
Ce qui nous vaut un album moins éclectique que par le passé mais pas uniforme pour autant. (…)
On avait déjà été séduits par la pop sucrée mais pas trop du duo. Les jumelles Miranda et Elektra Kilbey sont les filles de Steve Kilbey (de The Church) et de la musicienne suédoise Karin Jansson. The Church, d’ailleurs, est surtout connu pour Under The Milky Way, composé par les deux parents. On retrouve sur ce court album une version trop enrobée qui n’a pas la beauté de l’original. On (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)
Comme Raoul Vignal dans un genre proche, l’évolution de Jawhar l’amène à plus de douceur, à plus de rondeur, avec une vraie beauté qui en résulte, un peu différente de celle des débuts, mais tout autant indéniable. Lui qu’on avait notamment entendu aux côtés de Françoiz Breut ou Monolithe Noir dans un passé récent, il reprend ici le fil de sa discographie avec une certaine continuité. Ne (…)
On apprécie toujours le retour d’un ami de longue date, surtout s’il reste empreint d’une grande beauté. Comme on l’avait signalé à la sortie du précédent Years in Marble, il s’éloigne d’influences comme Nick Drake (avec un picking virtuose) pour favoriser un mid-tempo qui coule de source comme South, Brother qui relate ses retrouvailles avec son frère qui vit en Espagne. La finesse d’écriture (…)