mardi 1er juin 2010, par
Bienvenue sur seventies airlines
Encore un groupe dont la première écoute est gratifiante, mais qui va encore mettre l’imagination à l’épreuve pour trouver quoi en dire exactement. Commençons donc par préciser qu’on parle d’un trio australien qui sort son premier album.
Comme très souvent, c’est dans le monde merveilleux quoique parfois embarrassant des seventies qu’on trouvera les origines de ce projet. Ce revival m’a rappelé une bouffée de nostalgie que certains groupes avaient eue il y a une quinzaine d’années. Ride par exemple était passé de la pop éthérée à murs de guitare les plus shoegaze à un coup de psychédélisme patchouli. D’autres avaient mis du shit dans leur moteur comme les Stone Roses. Je sais qu’on n’est pas dans un cours ex-cathedra sur le mouvement baggy, je voulais simplement dire que j’ai un peu l’impression d’un retour du fils du spectre du revival.
Tame Impala, donc, produit du bon rock ‘de fond’ mais parfois peu enthousiasmant pour qui doit trouver de quoi fixer son attention. Celui qui pourra se laisser aller le temps d’une digression feutrée (enfin, si on veut, les sons sont quand même un peu distordus) aura un avantage certain. Heureusement aussi, les morceaux ne trainent jamais en longueur et on ne tombe jamais dans l’indulgence mollassonne.
C’est un album qui se gobe d’un coup d’un seul, aucun gimmick n’étant à même d’isoler un morceau. Même s’ils sèment ça et là un peu de grain à moudre pour le critique qui tend l’oreille pour avoir des choses à dire. C’est gentil de leur part je trouve parce que plus l’album avance plus une petite lassitude s’installe. On remarquera donc un début de stoner millésimé sur Expectation et ils testent notre torpeur en revenant à la fin de Jeremy’s Storm, façon morceau caché.
Les guitares d’Alter Ego sont pleines de fuzz (comme chez Ratatat par exemple), mais avec une voix de tête éthérée (comme sur tout l’album du reste) qui évoque étrangement les grands espaces, comme The Besnard Lakes sous speed. Dans ce contexte, un instrumental comme Island Walking semble naturel. Sur bien des morceaux d’ailleurs, les parties instrumentales sont les meilleurs passages (The Bold Arrow Of Time), au contraire de leurs tentatives plus pop (Runway, Houses, City, Clouds, en voilà du programme de vol)
Quand un Midlake arrive à injecter une tension certaine, Tame Impala poursuit son vol de croisière sans aucun trou d’air, sans interruption, avec un décollage et un atterrissage qui passent également inaperçus. Ha bon, on est déjà arrivés ? Oui mais le vol a été bon, et on va attendre ses bagages avec le sourire un peu embrumé de celui qui a gentiment somnolé.
Le truc du trio allemand Painting, c’est de l’art-rock anguleux dans la lignée de choses comme Deerhoofou Architecture in Helsinki (désolé pour les références pas neuves). Et oui, c’est un genre qu’on apprécie toujours (pas trop Deerhoof pourtant, allez comprendre) surtout quand il est défendu avec autant de verve.
Basé sur l’idée d’une AI qui prendrait ’vie’ et revendiquerait son identité, (…)
Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)
C’est sans doute une contradiction, mais on peut conserver un excellent souvenir d’un album ancien tout en confessant avoir loupé ses successeurs. Heureusement, le hasard (et les distributeurs) sont là pour nous remettre sur le droit chemin. Issu d’une scène suisse dont on ne cesse de (re)découvrir la profondeur, ce groupe de Lausanne nous offre une nouvelle expérience sonore.
On avait (…)
How come you, too, assume your opinion counts ?
Si cette phrase eut être rude si elle est adressée à un critique du dimanche comme votre serviteur, il prend une autre dimension quand il traite du droit des femmes à disposer de leur corps. Parce que chez la Suissesse Gina Eté, le fond est consubstantiel de la forme. Et cette forme prend encore de la hauteur après un premier EP et un album qui (…)