samedi 18 septembre 2010, par
Your Arsenal
Non seulement tous les albums dont nous parlons sont écoutés souvent et attentivement, mais il y a tous les autres, ceux qu’on écoute suite à une critique publiée et qui donneront lieu à un commentaire et puis ceux qu’on écoute, parfois de façon assidue sans qu’aucune trace écrite ne vienne l’entériner. 23, le précédent album du trio Blonde Redhead est de cette plus rare troisième catégorie.
Et sur ce 23, il y avait quelques pépites qui sont toujours dans ma liste de favoris. Le morceau-titre par exemple est un morceau de pop hypnotique qui frise la perfection., dans un genre finalement pas si usité, celui du spleen électrique et rêveur. D’ailleurs, ce sont presque des vétérans dans le genre, ce groupe étant quand même apparu en 1994 en pratiquant selon des sources dignes de foi une musique de la sphère Sonic Youth.
Les morceaux qui sont les plus poignants sont ceux où les parties instrumentales peuvent surenchérir sur le spleen naturel des voix. Black Guitar en est une bien belle illustration, tout comme My Plants Are Dead, avec ce chorus qui prend où c’est agréable d’être pris (à l’estomac en l’occurrence). Love Or Prison est lui tout entier conçu pour aboutir sur la phrase du titre, et ce qui précède n’est qu’une suite de marches qui mènent à cette question désabusée. J’aime particulièrement ces musiques qui arrivent à évoquer des choses sans qu’on sente l’arsenal de moyens mis en œuvre.
Argument de poids dans le succès du groupe, la voix de la chanteuse Kazu Makino qui n’est ni blonde ni redhead. Quand ce n’est pas elle qui chante, le morceau a plus de chances de se trainer. Parce que c’est ça la limite avec laquelle Blonde Redhead flirte, entre une langueur qui réjouit (les petits cris de Spain) et une langueur tout juste languide. Il y a des morceaux qui marquent moins, ce qui est normal, mais qui ne sont pas habités par la même flamme que ceux dont on a dit tout le bien qu’on pensait. Chez certains groupes, on voit les ficelles sur les morceaux moins bons et ce n’est pas le cas ici.
Le spleen de la rentrée (même si personnellement je ne suis pas encore parti en vacances), ce pourrait bien être ce neuvième album de Blonde Redhaed. Délicat, au charme subtil et occasionnellement puissant, il profite de son aspect un peu plus organique pour conférer une humanité plus évidente.
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