mercredi 9 mars 2011, par

Fulgurances
Alors que tout sentait la hype trop bien prévue pour être vraie, The Dø nous avait gratifiés d’un premier album remarquable, tirant dans toutes les cibles, et les atteignant presque toutes. On s’attend logiquement à ce que toutes les pistes lancées sur le premier album ne soient pas défrichées en profondeur. L’EP de trois titres disponible depuis décembre a bien fait son boulot de metteur en appétit puisque les morceaux proposés étaient pris dans le haut de ce panier. C’est une arme à double tranchant puisque tout n’est pas du même tonneau ici.
On se rend compte qu’il y a peu d’esbroufe sur Dust It Off. Il y a peu d’éléments, pas de cache-misère, en admettant que misère il y ait. La tendance s’inverse sur le plus monotone The Wicked And The Blind où ils utilisent des artifices de production pour densifier le tout. Pourtant certains morceaux semblent bien composés, et on ne serait pas étonnés que The Calender puisse résister à un traitement différent (disons purement folk pour donner un exemple. Il leur faut donc des mélodies puissantes pour faire la différence. Too Insistent semble ainsi couler de source, de même Smash Them All est confondant d’immédiateté, avec en prime une fin plus dense.
Ils ont comme auparavant plus de mal à faire passer les morceaux plus lents et Leo Leo et Moon Mermaids tombent un peu à plat. Leur spécialité c’est de jouer sur une énergie du spleen, comme sur le refrain d’un Gonna Be Sick, où le ton tellement attachant, enfantin et un peu lassé de la voix excelle.
Un album de ce type s’apprécie à l’aune de chacun de ses morceaux, puisque le genre pop se réévalue titre après titre. Un bon groupe fait de bonnes chansons, et c’est encore plus vrai ici. La constance était paradoxalement plus grande avec une versatilité plus marquée. Ils ne s’aventurent que rarement vers un tribal léger (Slippery Slope) alors qu’ils avaient montré de belles dispositions là-dedans.
Le duo The Dø a tout ce qu’il faut pour être attachant. Des chansons simples et évidentes, une voix reconnaissable et des arrangements qui essaient de sortir de l’ordinaire. Seul bémol, tous les morceaux ne sont pas enchanteurs, ce qu’on peut rarement demander à un album du reste, à moins d’être exceptionnel. Alors, plaisir coupable ? A vous de juger, pour ma part je me contenterai de dire qu’il y a plaisir. On ne confond pas un album de The Dø avec un autre. Le second vient évidemment fermer pas mal de portes ouvertes par le très versatile premier opus, mais une fois qu’on a isolé les morceaux qui nous accompagneront plus longtemps, on a une jolie sélection de surgissements qui compensent quelques moments plus faibles.
La critique de Benjamin sur playlistsociety
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