mardi 15 février 2011, par
,En attendant disto
Après un album live pas nécessairement indispensable, la formation écossaise nous revient avec une production studio. C’est toujours un petit évènement parce que mine de rien, ils nous sont devenus chers, à force de morceaux épiques et de prestations survitaminées. Evidemment, il faudra juger sur pièce leur évolution scénique, mais le volet épique s’est un peu éteint comme nous allons le voir.
Il semble qu’ils cherchent une sortie qu’ils ne trouvent pas nécessairement. Alors ils tentent l’échappatoire. On ne s’attendait pas sur Mexican Grand Prix à jouer des coudes avec les groupes qui visent la transe comme Holy Fuck ou Fujiya & Miyagi. Plus que jamais, on aura du mal à classer Mogwai. Ces maintenant presque vétérans du post-rock font donc dans le compact, emmené par un orgue différent, et pour le coup emportent l’adhésion. Les enfoncements de pédale à l’unisson (non, on ne parle pas américaine dans les six-jours) se font donc plus rares.
Un des plaisirs du post-rock est l’anticipation, cette attente du moment crucial qui finit toujours par venir. Tout est tendu dans ce but, et ces exemples de paroxysmes foisonnent chez les Ecossais. Mais même s’il y a encore des exceptions comme White Noise qui les voit plus proche des envolées éthérées de Mono ou How to Be a Werewolf qui remporte l’approbation générale grâce à son cheminement épique, presque cinématographique, c’est plutôt un long fleuve tranquille qui se déroule.
Les voix au vocoder, on a toujours un peu de mal à trouver ça passionnant. Ca va de l’acceptation (Cloud Cult) à l’irritation (le Daft Punk de Discovery). Ici, ce n’est pas un des deux extrêmes, mais on s’en serait passé sur George Square Tatcher Death Party qui se rattrape par un supplément de testostérone. La formule de "Répétition-Addition-éventuelle variation" montre aussi ses limites, surtout quand la recette du mille-feuilles instrumental est appliquée en série et trop scolairement. Sur Rano Pano, l’équilibre répétition/intérêt passe dans le rouge.
Leur amour du titre bien senti est toujours là. Je ne peux m’empêcher de sourire quand je vois qu’un morceau s’appelle You’re Lionel Ritchie. C’est leur morceau le plus lourd et pesant, mais dans leur chef ce n’est nullement une appréciation négative. Le nom de l’album aussi vaut son pesant d’ironie, quand on sait qu’il recouvre l’album au son le plus anodin du groupe.
Cet album donne peu d’espace au commentaire. Moins sombre, moins viscéral, toujours très agréable à l’écoute, il est ainsi très évanescent, très peu de choses restant en mémoire. On attend plus d’un groupe qui a défini un genre qu’un album maitrisé et sympatoche, sentant plus l’ennui que l’adrénaline. C’est donc un petit tassement dans leur carrière, même si on conviendra avec eux qu’il est sans doute difficile de livrer un septième album de post-rock.
http://www.myspace.com/mogwai
Et puis l’occasion est belle de vous présenter via l’excellent article de Benjamin la nouvelle mouture de Playlistsociety qui devient un site collectif (avec de vrais morceaux de vos serviteurs dedans).
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
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