samedi 30 avril 2011, par
Comme une couque à la poste
Tv On The Radio, c’est l’avantage de provoquer de la solitude deux fois. Tout d’abord en ayant l’impression d’être le seul à être passé à côté de Desperate Youth, Blood Thirsty Babes. Et puis en me rendant compte qu’autour de moi, personne ne partageait mon enthousiasme pour Return To Cookie Mountain, à part évidemment pour l’énorme Wolf Like Me. Conclusion, le critique est un peu comme un adolescent, guettant malgré lui les occasions de se sentir différent. Mais surtout, il y a chez le groupe New-Yorkais cette connivence nécessaire avec leur démarche et leur résultat. Étrange snobisme, comme celui des fans de la série Mad Men qui peinent à mettre en mots leur fascination sincère.
Il faut au moins accepter une constatation à l’heure d’entamer l’écoute. Les groupes essentiels ne peuvent pas toujours pondre des albums essentiels. Les deux derniers l’étaient probablement, celui-ci ne l’est pas, mais reste très agréable. On retrouve le groupe où on les avait laissé, au confluent de beaucoup de choses et décidés à en découdre avec la physique en montrant que le mélange de chaud et de froid ne donne pas nécessairement du tiède.
Le premier abord est habituel, et semble fermé. Mais on sait que ce n’est qu’au fil des écoutes qu’il se dévoilera. Tout tient en tous cas en place, du mélange des voix à large spectre aux cuivres. Les efforts mutuels des deux chanteurs donnent en tous cas de bons résultats. Sur Caffeinated Conscience, ils ont la classe qui ne fait jamais sombrer. De même, ils savent encore faire décoller Repetition, même si on est étonnés de les sentir forcés de s’époumoner sur No Future Shock. Ils semblent parfois tourner autour du pot, et même dans les moments plus apaisés comme Killer Crane ils peinent à reproduire leur propre magie.Mais ne vous méprenez pas, tout passe encore souvent comme une couque à la poste.
Quand on a une fois pu entrer dans un album de TV on The Radio, on sait plus ou moins ce qu’on y cherche. Mais ceux qui vont découvrir le groupe par celui-ci ou simplement retenter leur chance ont des chances de rentrer bredouilles. C’est pour ça que cet album ne poussera pas au prosélytisme mais permettra dans le meilleur des cas de garder les plus motivés des convaincus qui auront un os à ronger en attendant de plus palpitantes sorties.
Toujours plaisant mais en retrait. Voilà une phrase que j’aurais tellement pu employer cette année que je compte m’en faire un tampon. Ce qui fait le charme de TV On The Radio est assez évanescent, donc il était difficile de mettre le doigt sur ce qui plait. Et en cas de baisse de régime, il est également compliqué d’identifier ce qui ne va pas. Il aurait sans doute fallu un peu plus de quelque chose (de bruit, d’expérimentation, de noirceur) pour en faire un album qu’on réécoutera souvent.
L’avis de Benjamin est assez compatible
Jamie Stewart est un artiste qui fait de la musique excitante. De combien pouvez-vous dire ça ? On ne veut pas dire qu’il a toujours tout réussi, tout le temps, mais on prend toujours de ses nouvelles avec une curiosité certaine. On sait qu’on va être surpris, un peu secoués et peut-être même un peu soufflés. Ou même beaucoup soufflés dans le cas qui nous occupe, à savoir le successeur du (…)
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)