samedi 16 juillet 2011, par
This Is Hardcore
Cette année, je ne fais pas l’impasse complète sur les festivals, comme ce fut le cas l’an passé. Et à choisir, ce vendredi de Dour était bien alléchant. Comme il s’agit d’une seule journée, c’est assez tôt qu’on arrive sur un site sensiblement agrandi. Oubliez le festival folklorique, Dour s’est hissé au niveau des meilleurs au niveau installations et organisation.
La première artiste du jour sera donc Anika, à qui on peut prêter une oreille vraiment neuve. La voix grave et l’accent anglais métallique rappelle immanquablement Nico ou Soap & Skin. La basse dub apporte le décalage et l’originalité. La journée commence donc doucement avec un nouveau nom. On la quitte dans une version monotone du très long et terrifiant Masters Of War de Bob Dylan. Drôle d’idée.
Pour se mettre vraiment dans l’ambiance, et que la musique prenne le dessus sur l’envie de flâner au soleil légitime dans cette ambiance chanceusement estivale. C’est le duo californien Two Gallants qui s’en chargera. Même si on est sans nouvelles d’eux depuis longtemps et si visiblement les chansons sont toujours les anciennes, l’abattage, la voix rauque et les histoires de sueur et de sang restent pétrifiantes sur scène. Merci les gars.
Histoire de varier les plaisirs, on ira aussi voir Bibio. La variété est bien là, et ses collages sont soignés, mais le set au beau milieu de l’après-midi peine à décoller. Mais tient mieux son rang que Papa Roach, pour qui l’accumulation de clichés semble un sport.
Le phénomène est fréquent en festival, on va voir un groupe parce que le nom évoque vaguement quelque chose. Bien franchement, je ne sais plus d’où j’ai pu connaitre cette fusion hard/hip-hop (en fait, une petite recherche nous indique ceci). On part donc relativement vite. Et comme on n’a pas perdu l’esprit ludique, c’est vers la Cannibal Stage qu’on se dirige. Et on a bien raison, le set des Californiens (encore) de The Ghost Inside est assez délirant, et se déroule dans une ambiance détendue et motivée. Pogo géant, jeune public montant sur scène pour éructer dans le micro du ‘chanteur’, stage-divings, appel d’un grand nombre de spectateurs sur scène, on comprend mieux l’engouement pour ce metal. C’est notre seule incursion de l’année dans ce monde parallèle et franchement, c’est réjouissant.
Plus attendue était la prestation des Texans de This Will Destroy You. Le post-rock qui a délaissé les arpèges qui les faisaient trop ressembler à un autre groupe d’Austin (Explosions In The Sky) fait maintenant la part belle à l’épaisseur du son. C’est moins captivant que sur album peut-être, même si leur maitrise fait plaisir à voir. On se laisse porter, on apprécie.
Si j’avais déjà vu The Do en concert, c’était pour leur album précédent. A l’époque (ici et ici), c’était surtout leur usage de bandes enregistrées, imposée par un casting réduit (trois personnes sur scène). La tendance s’est bien inversée. Avec un personnel doublé, tous les morceaux reçoivent un traitement spécial, augmenté et enrichi. L’intention est louable, et fait d’ailleurs souvent mouche, mais on a parfois l’impression d’entendre des interludes. Mais il faut être honnête, ce concert montre une belle maturité et convainc.
Plus mitigé sera mon sentiment pour Mogwai. On savait que le dernier album était trop linéaire et pas passionnant, qu’ils restaient pertinents en concert, grâce à un son toujours au top. Mais là, je dois dire que si l’intention de faire évoluer leur post-rock pour éviter les clichés, enlever tout le spectaculaire n’est pas la meilleure des idées, surtout en festival. C’est surtout frustrant quand le final Glasgow Mega Snake claque comme un hymne.
Les reformations, ce n’est pas ce qu’il y a de plus excitant. On n’est pas là pour réécrire l’histoire, mais les années 90, ce furent les leurs pour beaucoup de monde dont je suis. Le risque d’être déçu était donc important. Surtout qu’il y a dix ans qu’on est sans nouvelles. Mais les prémices (incrustations laser, logo clignotant) sont encourageantes. Et puis il y a Jarvis. Rarement ai-je vu quelqu’un tenir une scène de la sorte. Bondissant, cabotin, la diction assurée, il fait le show. Do You Remember The First Time ? entame les hostilités. Oui, je me souviens de ma première fois avec Pulp. C’était il y a longtemps, mais c’est resté. Evidemment, les albums His ‘n Hers et A Different Class constitueront l’essentiel de la setlist. Les seules exceptions étant This Is Hardcore et un morceau du mésestimé We Love Life que je n’ai pas identifié. Evidemment, le public est connaisseur, là pour ça, mais je me surprends à me retrouver au milieu de gens qui connaissent (aussi) Acrylic Afternoons par cœur. Les titres emblématiques enflamment évidemment (Disco 2000, Common People) et achèvent le public. Ne me demandez pas la moindre objectivité concernant Pulp. Ne me demandez pas de bouder mon plaisir non plus.
Plus actuelle et inclassable est la musique de Deerhoof. Décousue et bruyante, elle est plus compréhensible sur scène, où leur attitude joyeuse fait passer leur art-rock anguleux bien mieux. Si je n’envisage sans doute pas de succomber à leurs albums, je sais que j’irai les revoir, leur abattage est vraiment rare.
J’ai beau me creuser la tête, je ne vois pas une meilleure façon de mettre définitivement la pleine à genoux après une journée pareille qu’un live saignant de Vitalic. C’est ici qu’il s’était révélé définitivement au public Belge et malgré un album plus disco moins marquant, il montre qu’il est le meilleur pour envoyer, tout simplement. Les morceaux fournissent la basse, mais sont traités sur un mode musclé qui fait mouche. Toujours. A chaque fois. C’est imparable. Si on ajoute les morceaux qu’on a découverts suite à son live (hé non, j’ai raté ce concert de l’AB) comme Anatoles, il est strictement impossible de résister. Il salue la scène puis retourne liquider les bouts saignants de My Friend Dario. Et puis revient pour un rappel. Puis pour un deuxième. Puis pour un troisième (un remix de Sabali d’Amadou et Mariam). Puis un quatrième. La foule qui est partie a laissé de la place, et ceux qui restent se déchainent. Non, je ne vois pas de meilleure façon de conclure un festival.
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