lundi 3 octobre 2011, par
On ne va pas passer trente ans à tergiverser, ce qu’on entend sur le troisième album de ce groupe de Chicago, c’est une mise à jour du rock tendu et progressif allemand des années ’70. Autrement dit, du Krautrock. Ca y est, c’est dit. Vous êtes encore là ? C’est très gentil, on peut continuer alors. La musique de ces précurseurs (Can – on ne le répétera jamais assez, écoutez ce fantastique groupe, Faust, Neu, Amon Düül II) est en tous cas très présente sous bien des formes dans la musique contemporaine. D’une manière générale, c’est un état d’esprit qui est capté, quelques éléments mêlés à d’autres. La tension hypnotique chez LCD Soundsystem ou Fujiya & Miyagi, la furie glaciale chez Deerhunter ou le ludisme débridé chez Holy Fuck.
On retrouve donc cette tension, cette répétition ici, mais de façon un peu plus littérale (éructations étouffées comprises), avec une puissance de feu indéniable. Ils arrivent en tous cas à provoquer des relances, des échappées, des poursuites au train. Les moyens sont connus, comme ce clavier qui installe un psychédélisme trippant sur une rythmique forcément implacable (O J). Encore une fois, ce n’est pas une extase interminable, mais une sensation de travail fort bien fait que ce fait du bien par ousque ça passe. This Is The Best se termine quand même dans un maelstrom qui pourrait avoir été créé par Fuck Buttons après trois expresso bien tassés.
Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai pensé au blues, à ces variations infinitésimales sur une même trame que le béotien (c’est moi) trouve répétitives et ennuyeuses comme un vendredi sans courses alors que l’amateur (c’est peut-être vous) arrive à relancer son intérêt). Même si je n’ai eu aucune peine à m’installer dans cet album maitrisé de bout en bout, mon plaisir d’écoute appelle peu de commentaires.
Cet album a les forces et limitations d’un exercice très balisé. Les modèles du genre ayant déjà fourni des moments très forts qui se ressentent encore en filigrane de bien des choses, on retrouve la volonté de produire des morceaux forts, des ambiances prenantes. Mais l’impression de déjà entendu et le manque de vraie originalité doivent aussi être signalés pour éviter tout malentendu. Une fois les remarques d’usage établies, je peux avouer que j’en redemande.
http://www.dragcity.com
http://www.myspace.com/realreelpro
La présentation du second album de Saint Sadrill name-droppe James Blake, Mark Hollis, Scott Walker et St Vincent. Ambitieux évidemment, contre-productif peut-être mais on ne peut nier une certaine pertinence là-derrière. Ce qu’on peut en déduire aussi, c’est que si ces climats amples et les surprises font partie de vos plaisirs d’écoute et si aucun des exemples ne vous rebute, vous prendrez (…)
A une époque où la modernité n’est plus une vertu cardinale, il peut être étonnant de retrouver cette conjonction de talents (Avey Tare, Panda Bear, Deakin et Geologist) aussi en forme après près d’un quart de siècle d’existence. Avec Time Skiffs, on pouvait clairement parler d’une nouvelle période pour le groupe, un revirement vers plus de musique ‘figurative’ par opposition aux brillants (…)
On ne peut nier l’importance de la jeunesse, le mythe tenace du premier album. On sait qu’il y aura toujours des albums venus de nulle part pour récompenser notre patience et notre dévouement. On n’a qu’une seule chance de faire une bonne première impression et la jeune Israélienne Tamar Aphek la saisit à pleine mains. Son premier album (il y a eu un EP avant ça) démarre sur les chapeaux de (…)
MamaKilla (on prononce ‘Mama kiya’ visiblement) est un power-duo avec Stéphane Del Castillo au chant et à la guitare, Boris Barzul à la batterie et aux samples. La formule est souvent reprise, notamment pour faire beaucoup de bruit ou assumer de bons délires psychédéliques. C’est un peu le cas ici, mais si on vous en parle, c’est surtout parce qu’il y a autre chose.
On prend ses marques (…)