Accueil > Critiques > 2004

Soulwax : Any Minute Now

vendredi 11 août 2006, par marc


Chic, du bon son, du gros son, c’est ce qu’on se dit en mettant le CD dans la platine (on y croirait presque...). Et, de fait, on a des bonnes basses rondes, une batterie qui tape. Mais où sont les morceaux ? Car une fois passée l’envie de danser qui peut prendre sur E-Talking ou Krack, on se trouve devant du vide.

On dirait que les frères De Waele, après avoir trituré tous les sons de la planète rock en formant les insurpassables 2 many DJ’s, se sont enfermés dans leur studio, mais que, privés de l’appui de morceaux existants, ils n’ont rien trouvé d’intéressant à mettre dans les riches habillages.

Sur les morceaux plus rapides, l’énergie rend la vacuité moins grande, mais dès qu’ils s’essaient à la ballade (A ballad to forget, heureusement court) ou au crescendo (Accidents and compliments), on voit les coutures.
Ce qui passe le mieux, c’est quand on a l’impression d’entendre 2 many DJ’s, c’est-à-dire quand on se dit que c’est un remix d’un morceau existant (NY excuse, avec cette voix sous mixée et ce rythme répétitif qui renvoie au couple de DJ’s).

Ou alors est-on simplement devant un mélange qui n’a pas pris. The Hives peut faire des chansons avec (presque) rien dedans, parce que ça sent le rock qui transpire, l’anti-sophistiqué. Quand on essaie de faire Le-morceau-qui-tue à tous les coups, il faut plus que les riffs minimalistes de Miserable girl.

Peut-être Soulwax n’est-il pas au meilleur de son inspiration. Peut-être aussi que c’est l’émergence de mieux qui rend ceci décevant. Car maintenant, on danse sur The Rapture, Radio 4, Daan, The Killers pour le son qui sied aux dancefloors, on rocke sur The Hives et The Libertines. La temps a rattrapé Soulwax.

C’est triste de devoir dire autant de mal pour un album qui n’est pas fondamentalement mauvais (rien n’est insupportable, rien n’énerve), mais vu le potentiel de ses créateurs, on ne peut que conclure à la poudre aux yeux. (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Mildfire - Kids In Traffic

    Pourquoi les genres disparaissent-ils ? Ces symphonies de poche tellement présentes et attachantes ont un peu perdu de leur lustre et c’est un peu dommage. Parmi ces orfèvres, citons The Annuals, Choir of Young Believers, Musée Mécanique, Fanfarlo ou Efterklang parce qu’il est toujours bon de se rappeler de bons souvenirs. Dans cette veine, on avait spécialement apprécié Einar Stray et on ne (...)

  • The Smile - Wall of Eyes

    Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom Skinner au (...)

  • Maxwell Farrington & Le Superhomard - Please, Wait...

    On ne peut pas dire que la paire formée par Maxwell Farrington et Le Superhomard (le producteur français Christophe Vaillant) se repose sur les lauriers d’un premier album remarqué. Après un EP il y a deux ans et une tournée intense, voici déjà le second album en peu de temps sur le toujours excellent label Talitres.
    Australien établi à Blinic en Bretagne, Maxwell Farrington propose sa belle voix de (...)

  • Heeka - The Haunted Lemon

    Il faut se méfier des avis trop rapides, des débuts d’albums trompeurs. Ce sur les morceaux initiaux du premier album de l’artiste flamande (née Hanne Hanegraef) installée dans le sud de la France doivent beaucoup aux voix, dédoublées. Quelque part entre Camille et Agnes Obel, ces morceaux intrigants et séduisants à la fois ne représentent cependant qu’une facette d’Heeka.
    Une fois mis en confiance, (...)

  • Danube - Cities

    Plusieurs morceaux étaient disponibles et ont attisé l’attente qui n’a pas été déçue par ce premier album de Danube dont les noms de morceaux sont des capitales européennes. Oui, un peu comme dans La Casa de Papel. Ce qui n’est pas clair par contre c’est qui se cache derrière ce projet. C’est secondaire évidemment, la musique primant tout.
    Quoi de plus compliqué à définir qu’un son ? C’est un challenge (...)

  • Factheory – Serenity In Chaos

    On avait déjà évoqué les musiques cold comme étant le pendant musical du cinéma de genre. Le groupe belge revendique d’ailleurs un statut d’artisans et d’amateurs dans l’acception de ceux qui aiment. Et on ne pourrait être plus exact. Mais n’allez pas en conclure que le résultat fleure l’amateurisme, ce n’est vraiment pas le cas parce qu’après une poignée d’EPs dont un qui avait capté notre attention, (...)

  • Peritelle - l’Ampleur des Dégâts

    Alors que les dossiers de presse font état d’un album qui n’existe que dans la tête de ceux qui le défendent, il est difficile de faire mieux que Un album de la presque-maturité où la mélancolie succède presque au second degré... Cela risque d’en faire pleurer plus d’un·e !
    Cette laconique présentation met le doigt sur ce qui fait la spécificité de Peritelle, ’presque’. Parce que c’est dans ces (...)

  • Isbells - Basegemiti

    Isbells avait toujours été associé avec une formation comme Marble Sounds. Les deux groupes ont partagé certains membres et étaient sociétaires du même et attachant label Zeal Records et pratiquaient des genres musicaux similaires. Si Marble Sounds a continué sur la même voie jusqu’au dernier album en date, Isbells semble prendre la tangente. Ils ont donc changé de label, de management et même de (...)