mercredi 9 mai 2012, par
Première fournée folk
On a eu l’occasion de l’évoquer récemment, la production officielle ronronne un peu, et il convient de sortir des sentiers battus pour faire des découvertes. Assez proches de ce dont on parle dans ces colonnes, ces musiques m’ont souvent été proposées par les artistes eux-mêmes. J’en fais un premier petit paquet, gageons qu’il y en aura bien d’autres
Soyons fous et créatifs, procédons par ordre alphabétique. Delaney Davidson est sans doute le plus expérimenté, et ça s’entend. Avoir roulé sa bonne à travers plein de pays a visiblement nourri sa passion, épaissi le son.
On nous présente tout ceci comme du blues. Allez, d’accord… Mais le versant acoustique, moderne dans son ampleur, pas le cliché du tricot de cordes. Sleeping Woman est ainsi plus un morceau folk assez minimal pas mal charpenté et on constate sur tout ce premier album une production légère mais plus fouillée qu’il n’y parait. C’est la première facette, celle du spleen et de la langueur (Poison Song). La seconde me met également en joie, puisqu’on lorgne du côté de Tom Waits pour la fanfare déglinguée de Girl in White. Un certain pan des séries américaines aime beaucoup exploiter ce filon d’americana poisseux (True Blood, Sons Of Anarchy, ce genre) et on pourrait très bien y entendre Hate A Man. C’est sans doute l’album le plus abouti de la bande. |
Depuis que des certains Fleet Foxes ont déringardisé les harmonies vocales (et le look de bucheron hippies, mais ce n’est pas le propos), les joies simples de l’unisson osent sortir en rue. Et permettent à certains artistes d’articuler leur album. Le Français qui se cache derrière Lonely Faction les affectionne en tout cas et les exploite largement sur son second album autoproduit. Heureusement, le chant est à la hauteur (on a des contre-exemples, liste sur simple demande ou ici ou là).
La finition n’est pas parfaite, et on sent qu’il y a encore une marge de progression et pour le moment, cette fausse fragilité fonctionne.. On pense au Dan San de la première époque, avant la luxuriance puisque cette voix n’est souvent accompagnée que d’une guitare, voire un petit piano. Ce album très lo-fi est sans doute annonciateur de belles choses. On vous tient au courant. http://lonelyfaction.bandcamp.com/album/so-few-comfortable-places |
Les harmonies vocales sont également à l’ordre du jour sur l’EP 5 titres de Lostego. Avec un peu d’orgue, il ne faut pas plus pour conférer à The Colossi une belle intensité.
Pour le reste, on sent comme chez d’autres (Gaetan Streel récemment) le spectre d’Elliott Smith. Ca ne peut éveiller chez nous que des souvenirs agréables et Half A Step est à même de maintenir la flamme. Si c’est enregistré en vrai live comme les applaudissements semblent le suggérer, on peut en déduire que c’est parfaitement dosé et maitrisé. Avoir une jolie mélodie c’est une chose, maitriser un chorus pour que les six minutes passent toutes seules, c’est encore mieux. Pour le reste, les apports extérieurs sont tout à fait judicieux, que ce soit le petit orgue et une batterie sur I’m Not There ou le piano sur le dernier morceau, pour un petit supplément mélodique, un mini-morceau caché en quelque sorte. Délicat sans être souffreteux, cet EP devrait servir de carte de visite pour un album complet. On l’attend en tout cas. |
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