mercredi 27 juin 2012, par
Faux départ
Qui m’aime me suive, c’est un peu ce que les premiers morceaux de cet album semblent dire, parce que le découragement pourra guetter l’amateur. L’album est en effet étrangement séquencé puisque les morceaux qui ne feront pas l’unanimité sont placés au début. Tout commence plutôt bien pourtant, avec un Small Town Moon qui est une sorte de résumé de son style, passant d’une classique balade piano/voix pour prendre quelques virages plus serrés. Comme on était restés sur l’excellente impression de Far qui la montrait plus sage et plus concentrée, le retour s’effectue en douceur.
C’est sans compter sur Oh Marchello qui la voit reprendre une veine plus cabaret, avec plein de faux accent italien dedans. Personnellement, je me suis permis de trouver ça insupportable. Une fois passé le plus anodin et pop Ne Me Quitte pas, on a cependant mangé notre pain noir. Les plaisanteries de Regina Spektor, c’est un peu comme les incartades electro de Soap & Skin. On sait qu’on doit fermer les yeux pour profiter du reste. Mais comme les plaisanteries, on les apprécie d’autant plus qu’elles sont brèves.
La bonne humeur peut cependant revenir assez vite, vu que le revirement s’effectue avec Firewood, quand elle se rappelle qu’elle peut livrer des morceaux magnifiques de simplicité. Tout ne s’enchante pas (encore) mais le sourire revient. Et quand un morceau est somme toute très classique et de facture peu aventureuse, elle peut le transcender par son potentiel d’émotion. C’est ce qui arrive sur How. Depuis le dernier album, on sait qu’on peut rechercher ailleurs, chez Alina Orlova, ce petit supplément d’âme slave qu’on aime tant. Pourtant ce retour en forme est tout à fait appréciable.
On s’en rend compte une fois passé le cap de la mi-album, qui culmine avec l’intensité furieuse d’All The Rowboats (écoutez-le ici), une des meilleures choses entendues cette année. Et jamais elle n’avait trouvé une forme aussi compacte et personnelle, bien qu’on puisse en trouver des prémices sur Machine. Il y aura encore d’autres bons moments (Songs Of A Politician, Open) avant d’entériner avec Jessica sa capacité à séduire dans la sobriété.
Un peu comme les albums de Soap & Skin ou Frida Hyvonen, il faudra faire un petit tri sur cet album de Regina Spektor. Mais bon, on ne va pas se laisser décevoir par un morceau et demi qu’on n’aime pas, n’est-ce pas ? Surtout que quand elle se surpasse, elle peut toujours tutoyer les cimes.
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)