mardi 31 juillet 2012, par
Certains groupes usurpent leur réputation de versatilité. Ce n’est certainement pas le cas des déroutants Liars. Le plus étonnant, finalement, ce n’est pas qu’ils se lancent sur la piste d’une electro éthérée, mais qu’il n’y ait pratiquement pas de force de frappe ici. Sans doute que notre première impression a été biaisée vu qu’on les a découverts par le très tribal et percussif Drum’s Not Dead et que leurs prestations live sont toujours percutantes. Certes, on en retrouve des traces sur Flood To Flood mais c’est d’une retenue assez remarquable.
Ce nouvel album, qui apparemment se dit « Wish You » est donc présenté à juste titre comme leur ‘album electro’. C’est donc un énième revirement ici, puisque le premier morceau est complétement éthéré, comme s’ils avaient voulu se plonger dans la musique aquatique des Julianna Barwick ou Julian Lynch. Mais leur passé leur permet d’ajouter un peu de structure, de beats, ce que ceux qui viennent du folk risquent trop peu. Octagon profite aussi du chant très décalé et incantatoire d’Angus Andrew. Il en sort souvent une pop rêveuse et répétitive (His and Mine Sensations), qui n’est pas sans rappeler Deerhunter, autre talent versatile, mais qui lui tente de fondre toutes ses influences en un seul style composite.
Ils ne se risquent donc pas à incendier No1 Against The Rush, et cette retenue est réussie, éloignant définitivement le côté expérimental ; terme utilisé généralement quand l’expérimentation n’est pas fructueuse. Sans doute qu’une des clés du succès est un discernement qui ne se contente pas de greffer du beat pour faire genre, préférant la complexité à la testostérone. La plage titulaire s’aventure ainsi dans un entrelacs d’arpèges qui débouche sur une résolution. Brats s’épaissit progressivement et on peut même distinguer ça et là la patte d’un Radiohead (Ill Valley Prodigies).
Aborder un nouvel album de Liars, c’est presque découvrir un nouveau groupe. Cette mouture-ci est en tout cas assez réussie, et loin d’être un exercice de style. Cette subtilité va finalement très bien à cet excellent groupe polymorphe. Peut-être que les plus arides décharges d’adrénaline pourront manquer, mais on ne peut que saluer ce revirement réussi. Encore.
http://www.liarsliarsliars.com/
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