Accueil > Critiques > 2005

Arcade Fire : Arcade Fire

vendredi 11 août 2006, par marc


Quand on prend de face un album comme Funeral, on se demande ce qui nous arrive, ce qui a précédé, ce qu’on a perdu en route comme épisode. Flairant la bonne affaire à propos de la légitime curiosité populaire, voici que sort ce petit album (7 titres) qui marque les débuts de Arcade Fire.
Plus brut encore, n’ayant pas encore donné la plénitude de son potentiel inépuisable d’émotion, Arcade fire recherche de la formule magique, explore des pistes qui ne seront plus exploitées par la suite. Le chant rappelle parfois leur compatriote Neil Young (My heart is an apple) dans le très long folk de Vampire/forest fire qui change d’orientation vers la fin, gimmick qui sera repris sur Funeral. La voix de la chanteuse sur I’m sleeping in a submarine pourraît être celle de Björk par exemple.

L’intérêt n’est cependant pas seulement anecdotique et historique. Car parmi les sept titres figurent deux bijoux.
No cars go montre un savoir-faire en matière d’installation de climats, d’émotion semi-rentrée qui a donné bien du plaisir à ceux qui ont dévoré Funeral. Il est d’ailleurs presque systématiquement joué en concert.
L’autre chef d’oeuvre est Headlights look like diamonds. Cette facilité entraînante dont je ne retrouve un exemple que dans le Sleep the clock around de Belle and sebastian. Chez Arcade fire, la séduction est immédiate, pas besoin de trente écoutes pour que l’évidence d’une mélodie éclate au grand jour.

Au total, un complément utile pour ceux qui voudraient connaître la genèse d’un album essentiel et ajouter deux pépites à une discographie. (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Mildfire - Kids In Traffic

    Pourquoi les genres disparaissent-ils ? Ces symphonies de poche tellement présentes et attachantes ont un peu perdu de leur lustre et c’est un peu dommage. Parmi ces orfèvres, citons The Annuals, Choir of Young Believers, Musée Mécanique, Fanfarlo ou Efterklang parce qu’il est toujours bon de se rappeler de bons souvenirs. Dans cette veine, on avait spécialement apprécié Einar Stray et on ne (...)

  • The Smile - Wall of Eyes

    Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom Skinner au (...)

  • Maxwell Farrington & Le Superhomard - Please, Wait...

    On ne peut pas dire que la paire formée par Maxwell Farrington et Le Superhomard (le producteur français Christophe Vaillant) se repose sur les lauriers d’un premier album remarqué. Après un EP il y a deux ans et une tournée intense, voici déjà le second album en peu de temps sur le toujours excellent label Talitres.
    Australien établi à Blinic en Bretagne, Maxwell Farrington propose sa belle voix de (...)

  • Heeka - The Haunted Lemon

    Il faut se méfier des avis trop rapides, des débuts d’albums trompeurs. Ce sur les morceaux initiaux du premier album de l’artiste flamande (née Hanne Hanegraef) installée dans le sud de la France doivent beaucoup aux voix, dédoublées. Quelque part entre Camille et Agnes Obel, ces morceaux intrigants et séduisants à la fois ne représentent cependant qu’une facette d’Heeka.
    Une fois mis en confiance, (...)

  • Boeckner – Boeckner !

    Les carrières de Spencer Krug et Dan Boeckner n’en finissent plus de se croiser. Ainsi, après Wolf Parade (leur groupe commun), Handsome Furs, Divine Fits et Operators, le voici qui utilise également son nom pour la suite de sa carrière (solo). On a beau retrouver un univers musical très familier, ceci n’est pas exactement identique à ce qu’on lui connait déjà.
    Il faut dire aussi que si Moonface (...)

  • The Rural Alberta Advantage – The Rise and The Fall

    En caricaturant, on avait défini le style de Rural Alberta Advantage avec une voix éraillée et une batterie fièrement en avant. Et on a tout ça ici, d’emblée. On se retrouve d’autant plus en terrain connu que les 6 premiers morceaux sont ceux de The Rise EP paru l’an passé. Ce qu’on en a dit tient toujours bien évidemment.
    Mais il y a encore quelques morceaux saignants comme Plague Dogs. C’est (...)

  • Spencer Krug - I Just Drew This Knife

    Les choses sont sans doute un peu plus simples depuis que Spencer Krug officie sous son nom propre mais ce n’est pas ça qui a ralenti sa légendaire productivité. Pour jeter un peu de confusion tout de même, il reprend la route avec Sunset Rubdown...
    La transition de Moonface à Spencer Krug s’est faite en même temps que son apparition sur Patreon. En gros, c’était le versant plus personnel, distillé (...)

  • Metric – Fromentera II

    En général, la productivité d’un.e artiste croit rarement avec les années. Mais il y a des exceptions. Alors que leur rythme était plutôt d’un album tous les trois ans, Metric livre déjà un successeur au Fromentera sorti l’an passé. Il se présente d’ailleurs comme le second volet d’un dyptique. La premier nous avait d’ailleurs laissé une impression très favorable, avec en exergue un dantesque Doomscroller (...)