mardi 13 novembre 2012, par
Sous Lykke
Rappeler les épisodes précédents est souvent l’occasion de faire des demi-critiques, de ne parler que par comparaison. Mais dans le cas qui nous occupe, ne rien savoir de l’œuvre d’El Perro Del Mar ou avoir succombé à ses premiers albums jette un éclairage radicalement différent sur celui-ci. Ce qui ne risque pas de varier, par contre, c’est l’impression d’ennui qui s’en dégage.
Avec un look de Francoise Hardy qu’on aurait quand même envie de laisser chanter, Sarah Assbring nous avait fait fondre pour son univers doux et cruel, sa fausse fragilité et des mélodies qui fondaient dans l’oreille. Les femmes qui se plaignent en chantant peuvent être passionnantes. Si Beth Gibbons par exemple vous émeut, vous le savez déjà. C’était en tous cas un de mes moments préférés de 2006. Le second album était encore plus évanescent que le premier, et avait globalement moins plu (j’étais d’accord avec les gens pour le coup). La voir avec autant de confiance est surprenant.
L’apport de synthés et boite à rythmes en tout genre tient donc plus du gadget. I Carry The Fire pourrait décoller pourtant, mais l’aspect pop enjoué est tué dans l’œuf. La rythmique entraine un changement important qui aseptise le tout et ce ne sont pas les intros très datées ‘années ‘90’ qui vont arranger ça (Walk On By). Le charisme vocal était manifeste à la base, mais il faut pour cela qu’on lui laisse de l’espace. Maintenant, Assbring chante comme un succédané de Lykke Li. D’ailleurs, on ne sera pas surpris d’apprendre que cette compatriote a collaboré à cet album. C’est là aussi qu’on se rend compte que Lykke Li arrive à transcender son genre, à sortir des morceaux forts.
A partir de quand un contre-emploi devient-il contre-productif ? A partir de quand on se rend compte qu’on nage à contre-courant de ses qualités de base ? Évidemment, j’ai été surpris par cet album d’El Perro Del Mar mais il faut toujours éviter les jugements hâtifs et laisser à l’artiste la liberté d’évoluer. Le souvenir de ce qu’on a aimé chez El Perro Del Mar tient sans doute une part importante dans la déception causée par ce Pale Fire (allusion au livre du même nom de Nabokov ?). Mais objectivement, sans la connaitre, je ne pense pas que je me serais imposé plusieurs écoutes. Parce que cet album évanescent est tout lisse et tout plat. Alors qu’elle avait un style bien à elle, la voilà qui singe ce que d’autres font bien mieux qu’elle. C’est l’album de Lykke Li qu’on n’aimerait pas entendre en d’autres termes. Pourtant, cet album est agréable, mais manque d’enjeu pour ne pas se cantonner à la musique de fond.
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